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Expatriée à Stockholm, cette kedgeuse travaille au siège de H&M
L’étudiant du pro-act "Kedge Alumni Travel" d'Europe du Nord est actuellement à Stockholm, où il vient à la rencontre de nos diplômés expatriés.
- PROMOTION : 2018
- POSTE : E-commerce Visual Merchandiser for Northern Europe
- ENTREPRISE : H&M
- DURÉE D’EXPATRIATION : 1 an
INTERVIEW :
Bonjour Soumaya ! Présente toi en quelques mots :
Je m’appelle Soumaya, j’ai 25 ans et je suis originaire de Toulouse. J’habite en Suède depuis maintenant 1 an et je travaille dans le digital et l’e-commerce.
Quelle formation as-tu suivie à Kedge et quel est ton meilleur souvenir dans cette école ?
Après 2 années de classes préparatoires, j’ai intégré le Programme Grande École en 2014 sur le campus de Bordeaux. Mon meilleur souvenir reste mon association : j’étais membre d’Extérieur Nuit, l’association cinéma du campus. Mon équipe était géniale et nous avons organisé la 19ème édition du Festival Européen du Court Métrage de Bordeaux. C’était vraiment sympa d’organiser un tel évènement de A à Z, et c’était mon premier gros projet professionnel.
Tu as réalisé 3 stages pendant tes études. Pourquoi ?
En effet, j’ai réalisé 2 stages à Paris pendant mon année de césure : un en Marketing / Communication dans une entreprise Médias, et un autre en Publicité. Je suis ensuite partie en échange universitaire au Canada pendant 4 mois. Quand je suis revenue, j’ai réalisé un 3ème stage chez Ubisoft toujours à Paris dans les Relations Publiques.
J’ai fait 3 stages très différents dans le marketing pour découvrir à chaque fois un nouveau métier, acquérir de nouvelles compétences et essayer de comprendre ce qui m’intéresse le plus dans ce domaine.
Pourquoi es-tu maintenant installée à Stockholm ?
Je vis maintenant à Stockholm depuis 1 an car, en revenant du Canada, je me suis rendu compte que je voulais absolument repartir à l’étranger. Paris ne me convenait plus et j’avais vraiment adoré cette première expérience internationale : j’ai beaucoup appris sur un plan personnel et j’ai eu envie de repartir à l’aventure.
Pourquoi Stockholm ? Parce que j’ai toujours eu un intérêt pour les pays nordiques, et j’ai toujours été attirée par leur modèle économique et social.
Selon toi, quels sont les lieux emblématiques de Stockholm ? Quelle est ton adresse préférée ?
Premièrement, Gamla Stan, qui veut dire « vieille ville » en suédois. C’est assez touristique mais ça reste quand même très mignon. On se perd vite dans ses ruelles très étroites et colorées. En réalité, ici il fait assez sombre une bonne partie de l’année, ces petites touches de couleur sont donc assez agréables au quotidien.
Il y a aussi le Palais Royal, qui se trouve à l’extérieur de la ville. C’est notamment très agréable de s’y promener quand il fait beau.
Mon adresse préférée reste Rosendals Trädgård, un café qui se trouve à Djugården, une île verte qui donne l’impression de se retrouver ailleurs que dans une ville, comme isolés du monde. Le café en question se trouve au milieu d’un jardin avec des serres, dans lesquelles on sert la traditionnelle Fika suédoise (un café/thé accompagné d’une petite pâtisserie) et de bons plats de saison.
En quoi la vie professionnelle et la vie quotidienne suédoise sont différentes de celles en France ?
C’est très différent ici. Déjà, professionnellement, en Suède on va beaucoup plus vite et on est beaucoup plus efficaces. En général, la journée de travail commence à 9h et se termine à 17h, mais pendant ce temps-là, chacun est "focus", va directement là où il doit aller, sans se distraire ou presque.
De plus, en Suède on a peur du conflit. Si ton manager a un feedback à te donner, il ne te dira jamais « Tu as fait quelque chose qui n’allait pas » ou « Ce n’est pas bon ». Il va plutôt arrondir les angles le plus possible pour éviter tout conflit, en faisant passer le message très subtilement. Parfois on ne comprend même pas qu’il y a un problème, ce qui mène à des situations assez ambiguës. Il faut donc s’efforcer de comprendre et de décrypter la « communication à la suédoise », et le body langage.
En termes de vie quotidienne, en comparant Stockholm et Paris, je dirais que c’est plus tranquille ici qu’en France. Il y a aussi un réel équilibre vie privée / vie professionnelle, on a du temps pour soi après le travail, ce qui nous permet facilement d’aller faire du sport, de cuisiner, de sortir entre amis, entre autres. En France je n’avais pas l’impression d’avoir le temps pour tout ça, donc je pense que c’est un vrai luxe. Même les cadres peuvent se permettre de ne pas rester aussi tard qu’en France, car ils sont très efficaces au travail.
Si les salariés ont des enfants, ils peuvent partir encore plus tôt, vers 15h ou 16h, puis travailler de chez eux, ou encore rattraper leurs heures un autre jour. Le modèle suédois est plutôt flexible. Il y a une grosse confiance entre le manager et ses équipes. Le travail de chez soi est plus qu’encouragé. Si on se sent malade on peut facilement travailler depuis chez nous, ça ne pose aucun problème ici.
Dernière chose, les suédois (et les "nordiques" en général) sont extrêmement créatifs dans leurs méthodes de travail. On nous encourage sans arrêt à trouver de nouvelles solutions et à proposer de nouvelles idées.
Existe-t-il une forme de « discrimination » à l’embauche pour les non suédois ?
Je dirais que la discrimination principale pour un expatrié est la maitrise de la langue suédoise, un critère que l’on retrouve dans 85 à 90% des offres d'emploi. C’est peut très décourageant quand on est en plein recherche parce que parfois on tombe sur l’offre idéale, mais on se rend compte qu’il est mentionné « fluent in Swedish ». Il faut donc bien comprendre comment le marché du travail est structuré en Suède et ce que les entreprises recherchent. On se rend alors compte que les grosses entreprises à dimension internationale ont pour la plupart l’anglais comme langue de travail (comme par exemple Spotify ici à Stockholm.)
Stockholm est aussi un énorme hub de start-ups très innovantes et qui sont à l’affût de talents internationaux. Ça peut être un très bon tremplin pour lancer sa carrière quand on est jeune diplômé.
En général, je trouve que les profils français sont bien perçus ici en Suède, d’abord parce qu’on a un niveau d’études supérieur (ici la plupart des gens ont un profil Bachelor), et puis parce qu’on a fait beaucoup de stages ou d’alternance pendant nos études. Les étudiants suédois ont moins d’expérience professionnelle au moment où ils reçoivent leur diplôme.
Nos compétences sont donc valorisées et il ne faut pas hésiter à les mettre en avant.
Qu'envisages-tu à l’avenir ?
Je suis contente ici en Suède, tout me plaît beaucoup et j’ai trouvé mon équilibre. J’aimerais donc rester à Stockholm pour le moment. Après, pourquoi pas partir ailleurs à l’étranger. C’est tellement intéressant et enrichissant d’apprendre de nouvelles cultures, de nouvelles façons de travailler et d’apprendre à s’adapter aux gens.
Je travaille actuellement dans le Marketing Digital, mais j’aimerais me former sur la partie « Data » analytique du métier ; et j'aimerais aussi apprendre le suédois. Cela me permettrait de m’intégrer encore plus.
Que peux-tu dire aux diplômés et futurs diplômés qui hésitent à choisir la voie de l’expatriation ?
Il ne faut plus hésiter ! Foncez ! C’est génial, on apprend beaucoup de choses personnellement, professionnellement, et on évolue beaucoup.
Si après l’expatriation vous décidez de rentrer en France, ce sera un énorme plus que vous aurez, dans vos expériences, dans vos méthodes de travail, et pour votre niveau en anglais.
Il y aura bien entendu des difficultés pendant votre séjour. Cela peut être très stressant au début, il peut aussi y avoir des obstacles administratifs à gérer, trouver un travail demande beaucoup d’investissement et beaucoup de recherches, mais il faut persévérer et vous finirez toujours par trouver.
Sur un plan personnel, l’expatriation est une formidable occasion de se découvrir et de développer son ouverture d’esprit.
Interview réalisée à Stockholm par Damien, étudiant du pro-act KEDGE Alumni Travel d'Europe du Nord.
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