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06/05/2020

Ronan, un kedger en poste chez Moët Hennessy à Kuala Lumpur

Les étudiants du pro-act "Kedge Alumni Travel" d'Asie sont passés par Kuala Lumpur, où ils sont venus à la rencontre de nos diplômés expatriés.

  • PROMOTION : 2012
  • POSTE : Portfolio Manager
  • ENTREPRISE : Moët Hennessy
  • DURÉE D'EXPATRIATION : 5 ans (2 ans et demi à Kuala Lumpur après 2 ans et demi au Gabon)

 

INTERVIEW :

Présentez-vous en quelques mots...

Ronan de la Morlais, diplômé de Kedge Bordeaux de la Promotion 2012 et fier ancien membre de la vénérable association « Cap Marine », devenue depuis la « Kedge Sailing Team ». Cela fait maintenant 2 ans et demi que je suis en Malaisie à Kuala Lumpur, et je suis actuellement « Portfolio Manager » chez Moët Hennessy.

Je vais commencer par parler de mes années à Bordeaux. Étudiant, je ne me suis pas spécialisé directement dans le vin mais j’allais souvent aux conférences de l’association de vin, AOC, et petit à petit je me suis pris là-dedans. Au début, j’allais faire un stage durant mon année de césure dans une boite un peu quelconque puis c’est en discutant avec un ami qui revenait d’échange à Shanghai que j’ai changé d’avis 3 semaines avant de partir en stage. En fait, il m’a donné les bons arguments pour me motiver : j’étais en école de commerce donc je devais en profiter pour partir à l’international, Shanghai est une ville monde, hyper enivrante et il m’a un peu mis des étoiles dans les yeux à ce moment-là. Puis, j’ai trouvé un stage très rapidement à Shanghai chez un importateur de vin : c’est cette expérience chinoise, lors de laquelle j’ai bien aimé le bain culturel et le côté pas du tout routinier, qui m’a ouvert les yeux. C’est clairement un accélérateur de rencontres d’être à l’international.

Après cela, j’ai rejoint le siège international de Hennessy pour un stage de 7 mois en marketing/merchandising/identité visuelle à Paris (qui est une maison du groupe Moët Hennessy, et aussi une branche du groupe LVMH). A la fin de ce stage de fin d’études, je voulais absolument repartir en Chine mais c’était au moment où le pays a changé de chef de parti et où des politiques anti-corruption ont émergées : ce n’était clairement pas le bon moment pour s’expatrier là-bas. Puis, j’ai vu une opportunité en Afrique toujours au sein du groupe Moët Hennessy, au Gabon, sur le site de Business France (que je recommande à 100%) et j’ai tout de suite accroché. J’y suis resté 2 ans et demi, d’abord en VIE et puis un petit bout en CDD. C’était un super travail notamment pour un premier et à l’étranger, et même si ce n’était pas un très gros marché pour mon business, c’était une expérience très formatrice.

Puis, il y a 2 ans et demi, j’ai finalement trouvé un job à Kuala Lumpur sans vraiment connaître ce pays. Je me suis renseigné avant d’arriver grâce aux documentaires pour me faire une idée. J’avais l’impression que deux choses caractérisaient le pays : la Street Food et un grand mix culturel. Je suis arrivée dans cette ambiance, « avec ma petite valise » et c’est ce qui est très sympa dans la vie d’expatrié : tu dis au revoir à un pays, à un continent pour arriver dans un autre et les premiers mois tu prends tes marques en te disant « peut-être que cette rue je vais m’y installer », « peut-être que cette personne sera mon vendeur du coin » … En faites, tu te remets à zéro à chaque fois, évidemment tu laisses des rencontres derrière toi, mais humainement c’est quelque chose qui reste assez similaire à la fin de vie d’école. Au final, au bout de quelques années, il en reste peu mais tu sais que ceux qui restent c’est un noyau dur et il restera longtemps.

 

Parlez-nous de votre formation à Kedge, pourquoi avoir choisi la spécialisation International Business ?

Le parcours « à la carte » proposé par Kedge est un atout évident pour quelqu’un qui a déjà en tête les « grandes lignes » de son projet. Mais pour être honnête, ce n’était pas vraiment mon cas. Cependant, cela m’a permis d’explorer différents domaines sans avoir à m’engager sur une année complète. J’ai réalisé que la Stratégie et le Management de projets étaient les domaines dans lesquelles je m’investissais avec le plus de plaisir. Je garde notamment un très bon souvenir de projets tels que les simulations d’entreprises ou encore une collaboration avec des élevés et professeurs de l’ENSCPB, l’école d’ingénieurs voisine.

Rétrospectivement, je pense que ce type de travaux donnent des outils concrets pour la suite : l’importance du travail de groupe, notamment lorsqu’il implique des personnes avec des formations, spécialités et cultures différentes.

 

 

Pourquoi vous êtes-vous orienté vers le secteur du Vin & Spiritueux ? Pouvez-vous nous parler de votre expérience en Sales Manager à Shanghai, cela a-t-il orienté votre projet professionnel ?

Cela a surtout commencé par une envie de voir du pays, de changer de bain et aussi, comme souvent, une opportunité comme je l’expliquais tout à l’heure. En Août 2011, quelques semaines avant de commencer un stage en région Parisienne, je n’arrivais pas à me convaincre que j’y serai vraiment à ma place. Un ami revenait justement de Shanghai et m’a parlé de son échange, d’une culture complètement différente, et de sa vie dans cette mégalopole enivrante ou tout se passe a 100 km/h. Je crois que cela m’a convaincu assez vite.

J’ai arrangé les choses auprès de l’entreprise que je devais rejoindre initialement et j’ai commencé à chercher un stage en Chine : parmi les secteurs en pleine croissances, les vins & spiritueux me paraissaient assez cohérents pour trouver un travail rapidement en tant que Français. Et sans trop m’en rendre compte je me suis lancé dans cette industrie passionnante. J’ai compris un peu plus tard que c’est un secteur dans lequel je pourrais trouver à la fois une dimension internationale et artisanale, un lien finalement assez rare entre savoir-faire, développement commercial et nature – ou dans ce cas précis, les terroirs.

 

Votre expérience en France chez Hennessy vous a-t-il ouvert les portes vers l’international ?

Certainement, mais là aussi c’est encore une question d’opportunité qui s’est créée entre la direction dans laquelle je souhaitais aller (les vins & spiritueux à l’international) et la réalité du contexte.
A la fin de mon stage, je faisais de mon mieux pour briguer un premier job en Chine, où mon année de césure à Shanghai m’aiderait à voir une petite légitimité. Mais l’arrivée au pouvoir du nouveau chef du Parti en 2013 (Xi Jinping) a créé une mauvaise conjoncture pour beaucoup de groupes internationaux, notamment dans le secteur du luxe.

Je me suis rapidement tourné vers Business France (VIE) pour voir ce qui s’y trouvait, cela a pris quelques semaines mais j’ai trouvé un groupe de Vins et Spiritueux qui cherchait un représentant en Afrique, au Gabon. L’annonce ne mentionnait pas de nom, et j’ai appris lors de mon premier entretien qu’il s’agissait en fait de Moët Hennessy. Ensuite, tout s’est donc passé assez vite.

 

 

Cela fait plus de 2 ans que vous êtes à Kuala Lumpur, comment se sont passés vos débuts ici ? Est-ce facile de s’intégrer tant dans la vie quotidienne que professionnelle ?

Sur le papier, c’était un peu comme un changement de planète de déménager de Libreville à Kuala Lumpur. J’avais passé 2 ans et demi fantastiques dans la première et je m’étais beaucoup attaché à ma vie là-bas. De plus, étant le seul représentant de Moët Hennessy dans le pays, j’étais très autonome dans mon travail, basé sur des collaborations avec nos importateurs et distributeurs locaux. En revanche, en Malaisie, c’est une équipe de 70 personnes et un marché plus mature. Mais il y avait si peu de points communs entre ces deux univers que cela a presque rendu les choses plus faciles : dans ces cas-là, l’environnement devient si stimulant que l’on embrasse vite la situation.

 

 

Auriez-vous des conseils pour les diplômés, futurs diplômés qui souhaiteraient s’expatrier à Kuala Lumpur ?

En termes de recrutement, cela dépend du secteur et du profil de l’entreprise. Mon expérience porte davantage sur les groupes internationaux, et un VIE est évidemment une très bonne option, une autre serait d’occuper un premier poste en France avant de postuler pour un transfert en interne.

Mais j’ai également un certain nombre d’amis qui sont arrivés à Kuala Lumpur sans travail et ont su trouver sur place. Le coût de la vie est très bas ce qui facilite les choses… d’autant que je n’ai pas eu l’occasion de le mentionner mais c’est un pays magnifique.

 


 

Interview réalisée à Kuala Lumpur par Clémence, Stivell, Estelle et Adel, étudiants du pro-act KEDGE Alumni Travel d'Asie.

 

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