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Rencontre avec Olivier, responsable antenne de Kuala Lumpur
Les étudiants du pro-act "Kedge Alumni Travel" d'Asie sont passés par Kuala Lumpur, où ils sont venus à la rencontre de nos diplômés expatriés.
- PROMOTION : 1992
- POSTE/ENTREPRISE : PDG de The French Academy & Président de la Riviera University
- DURÉE D'EXPATRIATION : 7 ans en Malaisie (Kuala Lumpur)
INTERVIEW :
Présentez-vous en quelques mots…
Je m’appelle Olivier, j’ai 51 ans et je suis originaire de Nice. Je suis de la promotion 92 de Kedge, j’ai également été diplômé d’un BTS Tourisme et, il y a peu, d’un doctorat DBA, Doctor in Business Administration. Je suis entrepreneur « de métier », j’ai eu environ une quinzaine de sociétés dans les domaines de l’informatique et du conseil. J’ai eu, pendant 10 ans, une société de formation professionnelle vers Nice. J’ai également eu une société dans la vente d’écran plasma à Munich. J’ai également été consultant pour le premier magasin Carrefour en Asie, puis je suis revenue en Asie il y a 7 ans, car je ne trouvais plus ma place en France. J’ai voulu retenter ma chance sur ce continent mais aussi pour donner leurs chances à mes 3 fils, car je considère que l’avenir est ici.
7 ans en Asie, 7 ans en Malaisie ?
Cela va faire 10 ans que je suis en Malaisie : d’abord entre 96 et 99, puis maintenant depuis 7 ans. Pourquoi la Malaisie ? C’est un pays où il est très facile de se déplacer vers les capitales les plus importantes du continent : par exemple, je donne des cours à l’université de Shanghai, en Chine, mais aussi à Wanghun, en Birmanie, au Vietnam, en Thaïlande... Je peux faire l’aller-retour très facilement dans la journée entre la Malaisie et les universités partout en Asie. C’est vraiment pratique, car tout est accessible depuis la Malaisie et le prix des vols sont abordables donc voilà pourquoi j’ai opté pour ce pays.
Pouvez-vous nous parler de votre formation ? Pourquoi vous êtes-vous orienté dans le domaine de l’entreprenariat ?
J’ai toujours eu un penchant pour l’entrepreneuriat. Durant mes années de BTS, je me suis vite rendu compte que ce n’était pas ce que je souhaitais faire car je m’ennuyais à faire guide ou encore interprète. C’est lors de l’un de mes stages en tourisme que j’ai découvert que j’étais doué en vente : plutôt que de distribuer mes flyers, je les vendais. J’ai senti que j’avais du plaisir à faire de la vente et que je voulais faire du management. J’avais également en tête de devenir instituteur ou de travailler dans l’éducation mais ce n’était pas des secteurs où les salaires étaient à la hauteur de mes attentes. Ce sont toutes ces choses qui m’ont guidé dans le monde du business. J’ai également beaucoup appris durant mes années à Kedge, notamment pendant mes 2 mois d’échanges en Chine. Ce ne sont pas réellement les cours qui m’ont le plus apportés car ils se renouvellent constamment, mais c’est plus une approche de la vie, une approche des problèmes que je me souviens de mes années d’études. Quand on est le gérant d’une entreprise et qu’il y a un problème qui survient, on a des réflexes, une façon de penser et de voir les choses qui nous permettent de le résoudre très rapidement. Alors qu’une personne qui ne sort pas d’une école comme la nôtre, aura plus de difficulté et prendra plus de temps à trouver des solutions.
Nous avons vu que vous aviez été consultant dans différents secteurs, pourquoi avoir finalement choisi l’éducation ?
Tout simplement, pour survivre avec ma jeune entreprise, j’ai décidé de donner des cours. J’ai un jour été contacté par Kedge pour donner des cours de micro finance, mais aussi à l’université de Monaco. De plus, pendant 6 ans à l’ESC Poitiers (une semaine tous les deux mois), je donnais des cours aux Bachelor et aux PGE en management interculturel. En bref, j’ai toujours donné des cours et quand je suis retourné en Malaisie, il y a 7 ans, on m’a de nouveau proposé un poste de professeur à temps plein. Donc l’un dans l’autre, j’ai commencé à me tourner vers le secteur de l’éducation.
J’avais ma société de formation professionnelle pendant 10 ans à Nice mais qui n’était dédié qu’à la formation professionnelle. J’ai pu racheter une école de langue française et puis d’opportunité en opportunité, j’ai créé une université à Sophia Antipolis en « Distance Learning », qui je pense va se transformer en campus d’ici 3 ans. Je travaille avec un collaborateur basé à New-York avec qui l’on pense monter un campus à New-York. Ainsi, plus on a d’opportunités plus on s’en créé. Aujourd’hui, le secteur de l’éducation et de la restauration, sont les deux seuls secteurs qui ne sont pas en crise. On a toujours besoin de manger et on a toujours besoin de diplômes.
Pouvez-vous nous parler de la French Academy?
La French Academy compte 3 personnes à temps pleins ainsi que de 2 stagiaires qui fonctionnent par contrat de 6 mois. Cela permet de recevoir de nombreux stagiaires différents et de leur apporter une belle expérience professionnelle et humaine. Ils sont là pour travailler mais également pour m’offrir une vision différente des choses. On a également une dizaine de professeurs vacataires qui travaillent entre 10 et 20h par semaine.
Pour continuer dans la présentation, nous avons entre 80 et 100 étudiants. Nous sommes principalement spécialisés avec les étudiants en cours individuel, avec des cours à domicile. Nous évitons d’imiter notre concurrent « Alliance Française » qui propose des cours collectifs afin de personnaliser l’apprentissage pour nos élèves. Notre centre d’examen est accrédité par la chambre des commerces de Paris, et depuis peu, nous avons monté la « Riviera University » avec un campus délocalisé sur Kuala Lumpur pour les cours de Master et Doctorat.
Cela fait donc 10 ans que vous êtes en Malaisie, pourquoi avoir choisi ce pays ? Qu’est-ce qui vous fait rester ici ?
Lorsque j’avais choisi la Malaisie, je ne connaissais pas du tout le pays. J’avais préparé une « short list » des pays dans lesquelles je voulais et pouvais me rendre. Les pays en voie de développement tels que le Vietnam ou le Cambodge ont principalement besoin d’ingénieurs car ils n’ont pas un niveau de développement semblable à Singapour ou la Malaisie, donc ces derniers n’étaient pas envisageables. Le VISA pour la Malaisie n’est pas compliqué à obtenir et, très important, Kuala Lumpur a une très bonne localisation puisque le pays est situé à 1h/1h30 des principales villes et capitales du continent. De plus, c’est un pays multiculturel où l’on parle anglais donc cela facilite l’intégration contrairement à la Chine, où par exemple, il faut maitriser le mandarin ou le cantonais. Le dernier point qui a joué en la faveur de la Malaisie, c’est le coût de la vie. Que ce soit au niveau de la nourriture mais également du logement on peut facilement se faire plaisir sans dépenser une fortune. C’est un pays où il fait bon à vivre avec un mélange culturel et le respect d’autrui. J’ai de nombreux partenaires qui proviennent d’un peu partout en Asie, et tout se passe parfaitement bien. Il y a très peu de pays qui fonctionnent comme la Malaisie où il y a une tolérance envers tout le monde. C’est un pays joyeux et sans racisme ou très peu : voilà pourquoi j’ai choisi ce pays.
Depuis combien de temps vous êtes responsable d’antenne ? Qu’est-ce que cela vous apporte, en quoi cela consiste-t-il ?
Depuis environ 3-4 mois, nous avons commencé à organiser un dîner avec une dizaine d’alumnis. Je connaissais l’ancien responsable d’antenne et avec Elisabeth Laubel nous nous sommes concertés pour gérer cela ensemble. Nous ne sommes pas nombreux, seulement une douzaine de personnes fixes, avec quelques stagiaires de Kedge également. Ce que cela nous a apporté pour le moment ? Cela nous a permis de nous tenir informé sur les mouvements des uns et des autres. Il m’arrive de travailler avec Elisabeth qui travaille à la chambre de commerce : on se conseille mutuellement. Mais il est également très intéressant de rencontrer les époux, épouses des uns et des autres car ces derniers font autres choses et cela permet de développer davantage son réseau.
Comptez-vous rester en Malaisie, retourner en France ou créer d’autres choses ? Quels sont vos plans pour l’avenir ?
Je vais être amené à revenir en France de temps en temps pour gérer la « Riviera » qui y est basé mais je n’ai pas comme objectif d’y retourner vivre. Si je dois envisager de changer d’air, je réfléchirais du côté de Singapour malgré que le coût de la vie y est très élevé. Mon salaire actuel me permet de vivre et de profiter en Malaisie mais ce ne sera pas suffisant pour Singapour. Pour le moment, je suis très bien en Malaisie, que ce soit au niveau technologique, nourritures… on a tout ce qu’il faut alors pourquoi changer ? On peut encore créer des choses aussi.
Avez-vous des conseils à donner aux diplômés et futurs diplômés qui souhaiteraient s’expatrier en Malaisie ou ailleurs ?
Tout d’abord, je conseil de faire en sorte d’avoir une expérience à l’international, ne pas hésiter à partir, ne pas chercher le poste d’expatrié ou le poste de VSN. Partir à l’étranger et partir de rien, vivre comme les locaux, ne pas hésiter à faire des petits boulots et ne pas hésiter à entreprendre. D’ici une dizaine d’année, les grandes entreprises tels que L’Oréal ou Airbus auront de moins en moins besoin d’expatriés, les mains d’œuvres à proximité deviennent de plus en plus qualifiées alors pourquoi chercher à embaucher un expatrié avec un salaire important alors que pour un même travail l’on peut embaucher un local qui nous coutera moins cher ? Si vous voulez vous faire plaisir, lancez-vous et créez. J’ai vécu avec 1 euro par jour voire moins, j’ai connu des moments difficiles mais c’est ce qui fait ma force aujourd’hui. Il ne faut pas avoir peur, s’éclater et se donner à fond.
Interview réalisée à Kuala Lumpur par Clémence, Stivell, Estelle et Adel, étudiants du pro-act KEDGE Alumni Travel d'Asie.
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