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Rencontre avec Nicolas, un kedgeur expatrié à Singapour
Les étudiants du pro-act "Kedge Alumni Travel" d'Asie sont actuellement à Singapour, où ils viennent à la rencontre de nos diplômés expatriés.
- PROMOTION : 2012
- POSTE : Head of Planning & Retail
- ENTREPRISE : VISEO
- DURÉE D'EXPATRIATION : 4 ans à Singapour (après 4 ans en Chine)
INTERVIEW :
Présentez-vous en quelques mots :
Nicolas, je suis actuellement Head of Planning and Retail pour VISEO Apac et j’ai fait l’ISLI (GLOBAL SUPPLY CHAIN MANAGEMENT) à KEDGE en 2011.
Parlez nous de votre formation à Kedge, pourquoi avez-vous choisi de faire un MBA ?
J’ai suivi un parcours atypique puisque j’ai intégré l’ISLI sur le tard. En effet, avant d’intégrer l’ISLI en 2010 j’ai obtenu une Maitrise a l‘IUP Commerce et Vente spécialité achat et vente en 2001, et je me suis par la suite spécialisé en vente (même si l’IUP permettait de voir les différents systèmes de l’entreprise : contrôle de gestion, gestion de production, achats).
Ainsi, j’ai travaillé en tant qu’Account Manager ERP pour CEGID puis VISEO, puisque je souhaitais vendre des solutions dites "impliquantes et stratégiques", mais sans valeur ajoutée directe. Au-delà de la partie commerciale, cela m’a permis d’utiliser mes connaissances acquises pendant mon IUP sur les différents processus d’entreprise (comptabilité, finance, ventes, achats, inventaires ,…)
Néanmoins, au fur et à mesure du temps, mon engouement pour la vente a commencé à s’essouffler, ma casquette de commercial me plaisait un peu moins et je rêvais de passer du coté opération. C’est donc de cette manière que j’ai décidé de reprendre les études. J’ai longuement discuté avec mes collègues de l’époque et ai réalisé un bilan de compétences, qui m’a confirmé mon envie me diriger vers les opérations.J’ai donc postulé à plusieurs écoles de Supply Chain. Après un parcours de candidature rude mais intéressant j’ai été reçu à l’ISLI. Pour la petite anecdote, j’ai dû faire face a un directeur des achats d'une société automobile, qui avait un a priori sur les commerciaux, et qui ne comprenait pas pourquoi je voulais passer de ventes aux opérations et qui ne me pensait pas capable de poursuivre le cursus. Finalement et heureusement, lorsque j’ai été diplômé, il a reconnu son erreur via a discours élogieux. C’est donc de cette manière que j’ai atterri à Kedge, mais j’avais également fait ce choix par rapport au rang de ce master, qui était à ce moment là le plus reconnu de France et d’Europe. J’ai réalisé cette formation à temps plein à Bordeaux.
Pourquoi avoir choisi de vous expatrier en Asie et en particulier en Chine dans un premier temps ?
Lorsque j’ai terminé l’ISLI, j’ai initialement commencé à chercher un stage en France mais je faisais face à une réticence vis à vis des employeurs puisque j’étais un ancien commercial de 33 ans. Il était à la fois difficile d’embaucher un profil comme le mien mais également difficile pour moi d’accepter pour des raisons salariales les offres qui m’étaient proposées, car ayant auparavant déjà travaillé j’avais certaines exigences. Cela a été ma première difficulté et mon premier constat. Par ailleurs, n’ayant pas eu l’occasion de voyager n’ayant pas fait de semestre à l’étranger, je me suis dit que cela était désormais une opportunité, voyant mes jeunes camarades postuler à des VIE.
Je me suis rappelé avoir fait un petit voyage en Asie du Sud Est avant l’ISLI, et cette partie du monde m’avait paru sympathique.. J’ai donc choisi l’Asie peut-être par facilité mais surtout afin d’augmenter mes chances de succès. Dans un premier temps, je cherchais des stages dans des destinations plus attirantes que la Chine telles que Bangkok, Hô-Chi-Minh et Singapour, et j’ai grâce à l’ISLI et au réseau Kedge eu un contact avec une compagnie qui s’appelle Leroy-Somer. C’est une entreprise française qui construit des moteurs et qui possédait une usine à Fuzhou. Il recherchait une personne qui pouvait les accompagner sur l’implémentation d’un processus de traçabilité, donc un peu IT mais aussi un peu processus, c’est donc là où mon profil les a intéressés.
Pouvez-vous nous raconter votre expérience en Chine (difficultés rencontrées et solutions envisagées), quel était votre projet là-bas ?
Après avoir été accepté en tant que stagiaire à Leroy-Somer, j’ai atterri à Fuzhou, ville industrielle qu’on appelle de troisième tiers par rapport à son exposition internationale, avec malgré tout près de 10 millions d’habitants. J'ai donc commencé mon stage là-bas où j'ai été très bien accueilli par les équipes locales et quelques expatriés. J’ai pris possession de mon appartement dans un quartier étudiant dans des conditions, on va dire "précaires". Les premiers mois ont été très durs, cela a été un challenge au niveau culturel, au niveau du langage car je ne parlais pas chinois et je n’étais jamais allé en Chine avant. De plus, l’intégration a été difficile puisque sur 10 millions d’habitants il y avait environ 800 expatriés dont la moitié était d’origines asiatiques. Concernant les occidentaux, 70 % d’entre eux étaient profs. Donc l’adaptation et l’immersion culturelle ont été relativement compliquées dans les premiers temps. En revanche sur la partie professionnelle, c’était extrêmement intéressant car il y avait beaucoup à faire, mais également une grande agilité, flexibilité, confiance et souplesse que je n’aurais peut-être pas trouvé ailleurs. C’était très enrichissant. Par la suite, j’ai appris un peu le mandarin pour pouvoir communiquer sur les lignes de production.
Les trois premiers mois se sont révélés difficiles également car j'avais ma thèse de cent pages à écrire, que j’ai rédigé durant le nouvel an chinois dans mon appartement, tout seul.
Ces difficultés m’ont fait douter de mon projet professionnel et de mon année passée à Kedge, mais finalement après six mois passés sur place j’étais ravi de cette expérience, ainsi que d’avoir fait le pari de sortir de ma zone de confort. Certaines personnes de mon entourage étaient impressionné de ma décision et de mon parcours, alors que personnellement cela était surtout une envie de découvrir une autre culture.
Pour la petite histoire, le directeur de l’ISLI de l’époque n’était pas favorable à un stage en chine compte tenu de mon parcours. En effet, il considérait cela comme un risque pour ma carrière future après un changement de carrière a 33 ans. Il a par la suite compris qu’il ne s’agissait pas pour moi de partir 6 mois, mais que cela faisait partie d’un projet sur le long terme.
En effet, s’il n’y a pas une vraie volonté ou un vrai projet derrière l’expatriation le risque est de se démotiver, de ne pas s’adapter et donc d’échouer son expérience à l’étranger. Pour cela, il faut essayer de comprendre la culture, être respectueux et savoir rester humble.
Après ces six mois de stage, j’ai étendu mon contrat par un contrat local de 6 mois, ce qui m'a permis de mener à terme mon projet au sein de l’usine. Puis, par la suite l’objectif étant de rester en Chine, j’ai trouvé un poste de responsable de bureau de représentation à Ningbo. Je suivais les achats qui étaient passés par la France et les expéditions, cela comprenait le suivi des fournisseurs, des audits d’usine, le suivi des inspections qualités… j’ai eu la chance de participer à l’évolution et la croissance du bureau, nous sommes passés d’une équipe de 10 personnes principalement des inspecteurs qualités a une équipe de 40 personnes avec un périmètre plus vaste.. Je pense que les opportunités se créent plus facilement à l’international et je ne suis pas certain que j’aurais eu une mission similaire en France. En parallèle, j'ai rencontré ma future femme qui est Singapourienne donc nous sommes partis à Singapour. L'intérêt de l'expatriation c’est qu’on peut rencontrer des gens incroyables jusqu'à rencontrer son compagnon ou sa compagne.
Vous sentez-vous plus épanoui à Singapour qu’en Chine et pourquoi ?
Cette question est compliquée dans le sens où il y a toujours des bons points et des mauvais points, peu importe où l'on va. Je n’ai pas envie de comparer mais je pense qu’il y a des aspects culturels, professionnels, politiques, sociaux, qui font que potentiellement chaque individu s’épanoui mieux à un endroit plutôt qu’à un autre.
Pour ma part, typiquement Singapour me convient mieux sur certains sujets, car je suis une personne un peu organisée et qui aime l’efficacité : c’est ma zone de confort. Singapour est parfait pour cela : c’est propre, les services administratifs sont efficaces, les gens sont polis, on se sent un sécurité, c’est en effet un environnement qui me correspond plus.
Maintenant, la Chine m’a aussi apporté pleins de choses puisque qu’elle m’a aussi montré ma capacité à repousser mes limites, à m’adapter à un milieu qui est un peu plus hostile et compliqué. Les trois premiers mois chinois étaient compliqués certes, cependant après quatre ans en Asie, je pense que j’étais déjà plus épanoui. Selon moi, l’épanouissement correspond à un endroit où l’on est en phase dans différents contextes : professionnel, personnel et social... où l’on est en phase avec soi-même.
Comment trouvez-vous la vie quotidienne à Singapour ?
Quand je suis arrivé à Singapour après 4 ans en Chine, j’ai pu profiter pleinement de tout ce que m’offrait Singapour comme les facilités de communication, un ciel bleu sans pollution, propreté, sécurité (même si la sécurité était un sujet également existant en Chine). Je pense que j’ai d’autant plus apprécié mon arrivée à Singapour car je venais de Chine et non d’Europe, le dépaysement a été total. Il y a moins de choc culturel avec l’Europe par exemple qu’avec la Chine.
La vie à Singapour est très agréable (emplois et opportunités, habitat, transport, sorties, voyages, …) et je suis très bien à Singapour. Après, il y a toujours des choses qui peuvent manquer, la familles et les amis, le côté nature,.. Autre changement, le système social : la retraite, sécurité sociale, le système chômage… ces sujets-là sont à la charge de l’individu ici mais il faut l’accepter. On peut donc peut être avoir un train de vie plaisant à Singapour, mais plusieurs sujets sont à financer par nos propres moyens.
Pensez-vous rester encore longtemps à Singapour ?
Longtemps je ne sais pas. J’ai des amis qui sont là depuis une quinzaine d'années et qui comptent rester là. Si je pars de Singapour, ce n’est pas car Singapour n’est pas bien mais plutôt que j’aurais envie de faire, voir d’autres choses. En partant une nouvelle fois, je me mettrais dans une situation d’inconfort où je pourrais découvrir et recréer à nouveau. j’ai pris goût aux voyages, j’aime sortir de ma zone de confort et j’aimerais découvrir encore d’autres choses.
Avez-vous des conseils à donner aux diplômés et futurs diplômés qui souhaiteraient s'expatrier en Asie ?
Si je suis venu en Asie, c’est parce que j’avais déjà réalisé un petit voyage de quatre mois en Asie du Sud Est et j’avais donc quelques repères qui me permettaient d’être plus confortable et habitué au mode de vie.
Je pense qu’il est important de se poser la question de pourquoi vouloir s’expatrier ? La question va au-delà de l’expatriation : pourquoi vouloir partir de chez soi, de son boulot, loin de son confort… ? Si cela est pour échapper d’une réalité ce n’est pas une bonne idée, mais si cela concerne un projet (retour aux sources/origines, découvertes de nouvelles cultures, mode de travail, …), cela peut être une bonne raison et le risque d’échec sera moins important.
Je connais des personnes qui ont souffert de l’expatriation. Il faut anticiper son expatriation, et se renseigner, contacter des personnes idéalement préalablement, car l’imaginaire peut créer de la frustration. Un projet d’expatriation doit être réfléchi et il faut s’attendre à des périodes de difficultés loin de sa famille, amis, avec des personnes avec qui nous ne sommes pas forcément à l’aise, une culture avec laquelle nous sommes perdue, un langage que l'on ne comprend pas. Plus on se prépare aux challenges que l’on va rencontrer plus cela se passera bien quand on sera l’étranger afin d’éviter la désillusion.
Interview réalisée à Singapour par Clémence, Stivell, Estelle et Adel, étudiants du pro-act KEDGE Alumni Travel d'Asie.
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