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Rencontre avec Cédric Filet, diplômé de KEDGE et CEO d'Aldelia !
Diplômé de KEDGE en 1999, Cédric Filet est depuis 2005 à la tête d'Aldelia : pionnier de la démocratisation du recrutement en Afrique.
1️⃣Pour commencer, racontez-nous votre parcours, de votre passage à KEDGE jusqu'à la création d'Aldelia.
Bonjour, je suis Cédric Filet, je suis originaire de Bordeaux où j’ai grandi et fais une partie de mes études. Je suis diplômé de Kedge Marseille. J’ai travaillé cinq ans en France avant de rejoindre Londres pour développer la filiale anglaise d’un grand groupe français. Après avoir travaillé deux ans pour cette société et suite à un accident de sport, j’ai décidé de créer Aldelia.
Aldelia avait pour but de recruter des ingénieurs informaticiens et industriels pour des sociétés technologiques comme Thalès, Yahoo, Ford ou Land-Rover. Après quelques mois d’activité nous avons eu l’occasion de recruter pour le secteur pétrolier.
Notre stratégie a donc été d’utiliser Londres comme une plate-forme à l’international : nous avons accompagné des sociétés britanniques à se développer en Afrique francophone. Nous avons alors ouvert des filiales en Tunisie au Gabon est en Congo entre 2007 et 2008. Notre stratégie a dès lors évolué pour aller dans des pays à fort potentiel, où personne ne voulait aller, et où nous n’allions pas rencontrer une grosse concurrence. En 2009 nous avons ouvert des filiales au Nigeria, au Brésil puis en Irak en 2010.
Nous avons fortement prospéré dans ces régions jusqu’à l’accumulation de crises de 2014 à 2016 : Daesh en Irak, la crise politique au Brésil, la crise pétrolière à travers le monde. Cette période a été extrêmement difficile pour Aldelia, nous avons beaucoup perdu en activité et en chiffre d’affaires. Nous aurions pu, et peut-être même aurions dû fermer durant cette période-là. Nous étions attaqués de tous côtés. Nous avons décidé de nous battre, de survivre, et de réussir !
Nous avons pris la décision de nous reconcentrer sur le continent africain tout en nous diversifiant à la fois de manière géographique et sectorielle. Nous avons cru très tôt en l’Afrique. Nous avons alors ouvert des bureaux dans de nouveaux pays comme le Mozambique, l’Ouganda, le Sénégal, la Côte d’Ivoire ou le Gabon, et surtout développé notre portefeuille clients dans divers secteurs.
Aujourd’hui nous travaillons pour des sociétés comme Microsoft, Coca-Cola, Nestlé, AbInbev, Fujitsu, Cisco, Total, Société Générale, Vale, et beaucoup d’autres. Nous sommes désormais présents dans 13 pays africains en plus de notre présence au Moyen-Orient, en Amérique du Sud et bien sûr en Europe, avec 70 employés permanents et 500 personnels sous-traités chez nos clients.
Cette année, nous sommes particulièrement fiers d’avoir gagné un contrat avec l’OIM, en partenariat avec la Commission Européenne, pour le projet Match. Ce projet aide les sociétés européennes dans quatre pays membres de l’Union Européenne - les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et l’Italie - à recruter et former des profils africains afin de pallier leurs besoins en ressources humaines. Ces profils seront amenés à travailler en Europe, mais également en « remote work » depuis l’Afrique.
Ce projet a aussi pour but d’aider les sociétés européennes à développer leur activité en Afrique si elles n’y sont pas déjà présentes. Pour celles qui y ont déjà des opérations, ce projet permettra la formation du top et middle management en Europe. Une fois formés et de retour en Afrique, les Talents seront à même de prendre des responsabilités aussi bien technique que managériales au sein des filiales.
2️⃣Pouvez-vous nous présenter la plateforme Aldelia ? Comment fonctionne-t-elle et comment les kedgers peuvent-ils l'utiliser ?
C’est pour faire face à un volume croissant de demandeurs d’emploi, un afflux de CV qui inonde nos boites e-mail à chaque annonce postée, mais également dans un souci d’égalité des chances et de développement humain que nous avons choisi de créer Areebajobs. C’est une plate-forme digitale reposant sur l’intelligence artificielle pour rendre les procédures de recrutements plus efficaces, grâce à un matching automatique des CV et des offres d’emploi.
Ce nouvel outil nous permet de donner leur chance à tous les talents en traitant l’ensemble des CV reçus et pas seulement les 50 ou 100 premiers qui arrivent. Tous les CV enregistrés sont analysés. Les CV qui ne sont pas en adéquation avec les offres d’emplois disponibles sur la plateforme à un moment donné sont enregistrés dans la base de données. Nous avons aujourd’hui plus de 10 000 Talents enregistrés sur notre plateforme lancée il y a seulement quelques mois.
Nous avons estimé le gain de temps pour un recruteur utilisant cette plate-forme, à près de cinq jours : le travail comprenant la réception et l’analyse d’un très grand nombre de CV, est aujourd’hui instantané. Cette innovation permet aux recruteurs de se concentrer sur des tâches à plus grande valeur ajoutée, et aux candidats d’avoir une plus grande visibilité.
Grâce à Areebajobs, nous serons à même d’analyser les compétences et capacités de chacun afin de mettre en place un plan de formation adapté et de développer l’employabilité du talent. Nous développons cet Observatoire des compétences afin toujours plus faire correspondre l’offre et la demande. Nous pourrons alors mieux orienter et conseiller les talents dans leur formation et dans leur plan de carrière. Nous pourrons également accompagner les sociétés dans leurs développements et anticiper leurs futurs besoins par le biais de la formation. Des partenariats sont déjà en cours de discussion avec de grands noms internationaux pour donner accès au plus grand nombre de formations possible.
3️⃣En tant qu'ancien étudiant de KEDGE, quels souvenirs gardez-vous de l'école ? Pour vous, en quoi est-ce important pour une école d'avoir un réseau d'ancien puissant ?
Mes plus grands souvenirs proviennent de la JE, de l’équipe de Rugby, du lancement du foyer et des innombrables soirées.
Le souvenir le plus fort est surement celui du moment où nous avons ramené a l’école le premier prix d’Excellence des Juniors Entreprises. Nous l’avons gagné pour toute l’école, la CCI, la ville et les générations de Meuh Meuh qui ont toutes apportées à la conquête de ce premier prix. Nous en avons gagné un deuxième l’année suivante et 3 autres suivront ensuite !
Le réseau d’ancien est la base d’une communauté, il s’agit de fondations importantes pour créer de la valeur. Nous devrions davantage nous appuyer dessus même si déjà, ce réseau d’ancien fonctionne déjà très bien !
C’est l’opportunité de trouver des stages, des emplois, du business. C’est un moyen d’ouverture pour adresser des marchés ou des sujets que l’on ne pourrait pas couvrir tout seul.
Pour les étudiants et diplômes en recherche d’emploi, appuyez-vous sur ce réseau mais surtout allez chercher du travail là où les autres ne vont pas ! Regardez l’Afrique, ex Continent d’Avenir devenu Continent du Présent. Allez-y maintenant, apprenez, développez, et faites fortune !
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