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Portrait : Nicolas Dujardin, diplômé de KEDGE et directeur des opérations chez Océinde
Diplômé de KEDGE en 2011, Nicolas Dujardin est devenu, en janvier dernier, le directeur des opérations (COO) du groupe Océinde.
En ce début d'année scolaire, le réseau des diplômés de KEDGE vous propose de découvrir le portrait et l'interview de Nicolas Dujardin, alumni de KEDGE et COO du groupe français Océinde.
Animé par plus de 1500 collaborateurs dans 6 pays, Océinde est dirigé par un actionnariat familial, le groupe s’est singularisé depuis 1970 par une passion pour l’innovation et l’expertise industrielle, la création de marques iconiques et surtout l’audace et l’énergie d’entreprendre.
SON PARCOURS EN FRANCE ET À L'INTERNATIONAL 🌏
Grand lecteur, Nicolas Dujardin s'est logiquement dirigé vers un bac littéraire avant de rejoindre KEDGE Business School pour effectuer et décrocher le programme International BBA. Passionné par l'Asie, il part en échange universitaire en Inde et en Chine, puis il débute sa carrière professionnelle à Shanghai dans le commerce de biens manufacturés et de matières premières en tant que Responsable Achats & Supply Chain.
De retour en France en 2011, c'est alors qu'il rejoint le groupe Océinde en tant que Responsable des Achats. Entre 2013 et 2017, il pilote notamment plusieurs services (approvisionnement, logistique, laboratoires recherche développement et innovation, global business development).
En 2018, la création d'une filiale au Sénégal voit le jour et Nicolas Dujardin en est nommé Directeur Général Adjoint & Administrateur. Enfin, début 2021, il est nommé Directeur des Opérations du groupe.
INTERVIEW - NICOLAS DUJARDIN 💬
1. Pour commencer, pouvez-vous nous parler de votre parcours, de vos années KEDGE ainsi que de votre échange universitaire ?
Sélectionné en programme Franco Asiatique, j’ai commencé mes études universitaires par 18 mois à Marseille. Puis l’échange a débuté au NMIMS de MUMBAI dans un cursus MBA pendant 9 mois avant de rejoindre TONGJI University à Shanghai pour 1 an.
Dans le cadre universitaire, nous avons eu l’occasion de découvrir de nouvelles cultures, de nouvelles façons d’apprendre et d’appréhender nos histoires, us et coutumes respectifs. 4 années riches en connaissances et extrêmement rythmés par les oppositions culturelles entre la France et l’Asie.
Tant au NMIS qu’à TONGJI, le niveau des études était extrêmement élevé avec quotidiennement des surprises en terme d’organisation, langage, thème et angle d’étude mêlant notamment en Inde la religion et le système de caste à la façon d’enseigner et au contenu de l’enseignement.
2. Quel(le) est votre projet/situation aujourd'hui ? Comment avez-vous eu l'idée et l'envie de faire ce que vous faites aujourd'hui ?
En 2010, la Chine était encore l’Atelier du monde et le centre de tous les regards avec l’exposition Universelle de Shanghai. Il était évident pour moi que terminer mes études à Shanghai et profiter de cette époque unique pour la Chine était à ne pas manquer. J’ai toujours eu de l’appétence pour l’industrie et la notion de fabrication, c’est matériel, "touchable", on sait ce qu’on produit, transforme et commercialise ; je comprends cette activité et m’y épanouis. Les Achats étaient donc une évidence dans un pays que je considérai alors comme une seule et gigantesque usine, fournisseur du monde entier et ayant à cœur de renouveler son image ; et en ce sens, de mettre les moyens pour atteindre des objectifs de qualité équivalant à ceux exigés en Europe ou aux USA. Avoir la possibilité d’accompagner des fournisseurs qui souhaitent ardemment s’améliorer et profiter de vos connaissances est une opportunité en or pour un acheteur et un total win-win pour les deux parties.
Aujourd’hui, la Chine est passée d’atelier à usine du monde et c’est largement autour d’elle que les chaines de valeur s’organisent ; depuis 2010, elle est la première exportatrice mondiale de marchandises et biens manufacturés, mais aussi le 1er importateur de produits primaires. En ce sens, elle contribue largement aux fortes hausses des cours mondiaux des matières premières depuis les années 2000, mais encore plus récemment en phase de sortie de crise sanitaire.
3. Pouvez-vous nous expliquer vos missions et nous décrire votre métier ?
En tant que Directeur des Opérations, j’ai sous ma responsabilité directe 3 services ; les Achats/Appros, la R&D et le Development International. Ceci peut paraitre surprenant, mais cela va finalement dans le sens de la Supply Chain :
- Les achats sont à l’origine de la fabrication de nos peintures et par conséquent définissent la qualité, le prix et bien souvent le marché sur lequel le produit fini peut ou va être commercialisé ;
- La R&D a la capacité de développer des nouveaux produits en fonction de ce que les Achats et les fournisseurs-partenaires sont capables de proposer comme technologie et de remonter comme informations techniques et astuces pertinentes ;
- Le développement International pour commercialiser ces produits et rapporter aux achats et à la R&D des innovations intéressantes à sourcer et étudier ;
- C’est un cercle vertueux qui doit profiter à l’ensemble des services de l’entreprise et au bien commun.
Ajouté à ces différents services, j’ai plusieurs mandats de Directeur Général en Afrique et Asie où j’ai récemment développé des partenariats stratégiques avec la mise en place d’unités de fabrication. Mon rôle est d’améliorer, à travers la productivité et la performance de ces différents services, la rentabilité de l’entreprise.
4. Quels sont vos objectifs de développement pour l'avenir ?
Nous avons des bases saines et un savoir-faire important dans notre cœur d’activité, il faut :
- Continuer à entretenir cette solidité qui est le tremplin vers plus ;
- Profiter de cette base pour conquérir de nouveaux marchés à l’export ;
- Améliorer notre offre en faveur de l’environnement, pour répondre à une demande et une conscience qui s’éveille en chacun de nous.
5. Si vous deviez donner un conseil aux diplômés et étudiants de KEDGE qui aimeraient faire comme vous, quel serait-il ?
Développer une curiosité maladive, cultiver et nourrir ses points forts, talents et passions et s’en servir humblement dans leur vie professionnelle au profit du bien commun ; c’est uniquement dans cette perspective que vos équipes, sociétés, collaborateurs apprendront, grandiront et participeront à la croissance de votre entreprise.
6. Enfin, pouvez-vous nous dire en quelques mots, en quoi est-ce important pour une école d’avoir un réseau d’anciens puissant ?
Tout le monde a en tête les réseaux d’anciens des grandes universités américaines ou les sociétés « secrètes » comme les Francs-Maçons ; j’ai personnellement une préférence pour la définition chinoise du réseau, le Guanxi « 关系 » qui inclut le cercle des proches, parents, amis, mais aussi et successivement amis d’amis, anciens collègues, camarades de promo, etc., et qui représente avant tout une dynamique mise à disposition d’un objectif ambitieux. Le réseau des anciens est une composante importante de ce Ganxi et mérite d’être cultivé et entretenu comme tel pour permettre à tous les individus de dépasser les ambitions de chacun ; quelque part « tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ».
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