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Rencontre avec Etienne, un kedger expatrié à Singapour
Les 2 étudiantes du pro-act "KEDGE Alumni Travel" sont actuellement à Singapour, où elles viennent à la rencontre de nos diplômés expatriés.
- PROMOTION : 2008
- POSTE : Head of Business Finance Operations
- ENTREPRISE : Lazada
- DURÉE D’EXPATRIATION : 4 ans et demi à Singapour
INTERVIEW :
- Bonjour Etienne ! Pour commencer, présentez-vous rapidement.
Je m’appelle Etienne Schoettel. Je fais partie de la promotion 2008 et j’étais sur le campus de Bordeaux. Je suis maintenant Head of Business Finance Operations à Singapour.
- En quoi consiste votre métier ? Quelles sont vos missions ?
J’ai été embauché par RedMart, une start-up qui est une épicerie en ligne à Singapour. Le principe de cette entreprise est de livrer les courses à domicile et les clients passent leurs commandes en ligne. L’entreprise s’est fait racheter par Lazada il y a deux ans, qui est un équivalent d’Amazon en Asie. Lazada regroupe tous les biens électroniques mais pas les courses. Ils sont présents dans 6 pays du Sud-Est dont Singapour. Après le rachat, Lazada nous a laissé indépendants, jusqu’à il y a un mois et demi où on a fusionné nos bureaux et nos applications.
J’ai été recruté en tant que Senior Financial Analyst et mon rôle était d’initier l’équipe Business Finance Partering. Mon équipe fait du “partnering” avec différents départements de l’entreprise. Il y en a qui travaillent avec le service marketing, d’autres avec les commerciaux, ou encore le service RH. Moi je travaille en collaboration avec le service des opérations. Chez RedMart notre cœur de métier est la livraison de courses à domicile donc on a une première partie qui concerne la préparation des commandes et une deuxième qui englobe la logistique avec les livraisons.
Je travaille avec l’équipe des opérations pour définir le budget et les prévisions. Mon rôle est de leur donner une vision de leurs performances et de leurs coûts au jour près. Il est important de rendre l’information compréhensible pour tous au sein de l’entreprise. Pour cela, il y a tout un travail de modélisation financière des prévisions et des coûts.
Je rajouterai aussi qu’on se considère comme une entreprise logistique et technologique. Il y a un énorme investissement qui est fait sur la technologie. Le système de livraison est développé en interne, nous avons des équipes de data scientists qui travaillent dessus.
Etienne, entouré de Manon et Emma, les deux étudiantes du pro-act KEDGE Alumni Travel
- Pouvez-vous nous décrire votre parcours scolaire au sein de Kedge ? Quelle formation avez-vous suivi ?
J’ai intégré Kedge en 2004. La première année était générale et je me suis ensuite spécialisé en master Audit. Pour mon année de césure j’ai fait un stage chez Ernst & Young en conseil pendant plus de 10 mois. Je suis ensuite revenu à Bordeaux pour 6 mois puis je suis parti en échange en université partenaire pendant 6 mois à Hong-Kong pour la fin de mes études.
- En quoi Kedge vous a aidé à développer et réaliser vos projets ?
Je vois deux aspects principaux. Déjà, le fait d’avoir choisi le parcours audit m’a permis de commencer ma carrière de la meilleure façon possible. L’audit donne une méthode de travail, et une rigueur qui peuvent servir dans tous les autres domaines. Ensuite, l’échange que j’ai eu la chance de faire à Hong-Kong m’a permis de me donner le goût de l’étranger. Je suis persuadé que c’est cette expérience qui fait que je suis là aujourd’hui.
- Depuis quand êtes-vous expatrié ?
Cela fait maintenant 4 ans et demi que je suis installé à Singapour !
- Pour quelles raisons avez-vous décidé de vous expatrier à Singapour ?
Depuis que je suis parti à Hong-Kong, j’ai toujours eu le souhait de repartir en Asie. Après avoir fait 3 ans en audit chez EY et 2 ans d’audit interne chez Général Electric je suis parti faire le tour du monde avec ma femme. En rentrant, c’était compliqué de chercher un travail pendant la période de l’été et j’avais envie de repartir. J’ai appelé un ami qui habitait à Singapour et il m’a proposé de venir et de chercher du travail sur place. Je ne connaissais pas du tout Singapour, je n’y étais pas passé lors de mon tour du monde. Je me suis donc lancé !
Au final ça m’a pris 6 mois pour trouver un travail sur place. Le système a été renforcé au niveau des quotas d’expatriés l’année où je suis arrivé. J’ai été recruté par l’intermédiaire d’un cabinet de recrutement, qui m’a permis d’intégrer RedMart à l’époque.
Ce qui a été super dans mon expérience personnelle c’est que je suis venu à Singapour pour travailler en Asie et dans un endroit dynamique. Je ne pensais pas expérimenter ça d’un point de vue extrême, c’est-à-dire dans l’environnement start-up. Cette expérience a été une grande révélation pour moi qui avait seulement travailler pour des grands groupes jusqu’à ce jour. J’adore l’ambiance start-up, c’est très dynamique et c’est pour ça que j’aurais dû venir ici en premier lieu !
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- Quelles différences culturelles faites-vous entre la France et Singapour sur le plan professionnel ?
Je vais résumer ma réponse avec une allégorie. J’ai l’habitude de faire beaucoup de réunions. A chaque meeting je m’amuse à compter le nombre de nationalités différentes qui sont autour de la table. Ici, sur un groupe de 15 personnes, il y a 10 nationalités différentes. Ça c’est une vraie différence par rapport à ce que j’ai pu expérimenter en France. Quand on a des personnes qui viennent d’Amérique du Nord, de Chine, d’Australie, ou encore d’Europe, on se dit que notre perception des choses est forcément différente de celle des autres. Quand on s’adresse aux autres, et qu’on veut partager nos idées on se dit qu’on est en minorité et on essaie de se mettre à la place des autres. On est obligé d’être tolérant et de se remettre en question. C’est une vraie force de Singapour, de pouvoir travailler dans un environnement international. Au sein de Lazada, par exemple, il y a plus de 60 nationalités.
Un autre aspect est la vitesse à laquelle les choses bougent dans cet environnement de start-up. Quand on a une idée, on la propose, c’est accepté et ça avance. On a une culture de proximité entre les échelons et on ne se sent pas traité comme un numéro quelconque dans l’entreprise. On a l’impression de vraiment pouvoir apporter notre pierre à l’édifice.
- Qu’est-ce qui vous a le plus surpris dans ce pays ?
Je suis surpris de pas mal de choses qui sont liées au fonctionnement du pays.
Par exemple, le gouvernement régule le nombre de voitures qui peuvent être mises en circulation. Il y a des taxes qui existent lors de l’achat d’un véhicule et ces taxes varient comme un cours de bourse tous les mois en fonction du nombre de voitures vendues. Ces taxes font presque l’équivalent du prix de la voiture et un achat de véhicule ici coûte presque 2,5 fois le prix français.
Aussi, à Singapour, il y a des logements sociaux qu’on appelle “HDB” dans lesquels il existe des quotas. Il doit y avoir la même proportion d’ethnies pour éviter de créer des ghettos avec une seule origine.
- Quels sont vos projets futurs ?
Je vais changer de poste le mois prochain. Nous sommes en train de créer une équipe stratégie au sein de l’entreprise et je vais m’occuper de ça. Je vais sortir du cadre purement finance et orienté opérations pour quelque chose de plus général. L’idée c’est de réfléchir à comment RedMart, au sein du groupe Lazada, peut se développer, peut devenir profitable et quelles stratégies adopter. Ce nouveau poste est super intéressant car il traite toutes les problématiques générales liées à l’activité de RedMart.
Je suis très attaché à l’entreprise pour laquelle je travaille et je ne prévois pas de la quitter. Je n’ai aucune date de retour prévu pour la France. Je me plais énormément à Singapour, nous sommes bien installés avec ma femme et ma fille et nous ne prévoyons pas de rentrer.
- Est-ce qu’il y a un autre pays dans lequel vous auriez aimé vivre et pourquoi ?
Je réfléchis souvent à cette question avec ma femme. Beaucoup de destinations sont intéressantes mais au final, on en revient toujours à dire que Singapour rassemble tous les critères importants pour nous. On se sent bien ici !
- Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à un étudiant ou jeune diplômé qui envisagerait de tenter l’aventure ?
Pour tenter l’aventure je conseillerai d’avoir un projet et surtout d’être motivé ! L’envie est un critère essentiel. Je conseille à tout étudiant de partir vivre une expérience à l’étranger, même dans le cadre d’un échange. Dans le pire des cas si ça ne plait pas, ça permet d’être convaincu que ce n’est pas fait pour nous. Mais cela permet d’essayer et de ne pas regretter.
Interview réalisée à Singapour par Emma et Manon, étudiantes du pro-act KEDGE Alumni Travel.
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