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Rencontre avec un kedger entrepreneur à Londres dans le monde de l'événementiel
Dans le cadre de son pro-act nomade, Robin Rouvier, étudiant du PGE de KEDGE, part à la rencontre de nos diplômés installés en Europe du Nord afin de les questionner sur leur expérience à l'étranger.
"Augustin m’a donné rendez-vous dans un pub proche du London Bridge, un quartier emblématique de la capitale anglaise" - Robin Rouvier
Peux-tu te présenter brièvement ?
Je m’appelle Augustin Coste, je suis diplômé du Programme Grande Ecole de la promotion 2011 d’Euromed Management, juste au moment de la fusion avec BEM.
J’ai fait un master à la carte et une césure en travaillant dans l’événementiel en Afrique du Sud et en Inde. Aujourd’hui, après avoir voyagé autour du monde dans le cadre du travail, je suis en train de monter ma start-up en parallèle de missions dans l’événementiel à Londres en freelance.
Peux-tu nous parler de ton parcours international dans l’événementiel ?
Tout a commencé pendant mon année de césure en septembre 2010 lorsque j’ai commencé à travailler chez GL events. Au bout de 2 semaines, mon patron m’a demandé si mon passeport était à jour et il m’a envoyé en mission en Afrique du Sud pendant 10 mois, dans les 9 villes de la Coupe du Monde 2010. A cette période, mon quotidien était rythmé par les trajets en avion, les nombreux meetings avec le comité d’organisation, les fédérations et les sous-traitants, puis la phase de livraison sur 10 sites simultanément.
J’ai ensuite terminé ma césure en partant pour l’Inde travailler sur les jeux du CommonWealth, avant de rejoindre les bancs d’Euromed où j’ai terminé mon master.
Une fois diplômé de Kedge, j’ai signé mon premier CDD chez GL events. Je suis alors parti organiser la coupe d’Afrique des Nations 2012 au Gabon. Dans la foulée, j’ai rejoint Londres pour organiser les JO 2012 pendant une année. C’était le plus gros projet que nous ayons livré.
Fin 2012, je pars pour la Russie, à Sotchi, préparer les Tests Events en vue de l’organisation des Jeux Olympiques un an après. Mais face aux conditions culturelles et de business trop difficiles à gérer, nous avons choisi de ne pas répondre aux appels d’offres pour les JO, et sommes partis juste après avoir livré les Tests Events. En fin de CDD, je suis parti me changer les idées en faisant le tour d’Asie de l’Est pendant plusieurs mois.
De retour de voyage, avec un nouveau CDD en poche, je m’envole pour le Brésil organiser la Coupe du Monde 2014, cela a été mon dernier projet dans l’entreprise. J’avais vu mes responsabilités grandir, le projet était dingue et l’ambiance brésilienne encore plus. Cette mission m’a permis de finir en beauté mes années passées chez GL events.
Après cette dernière mission, j’ai décidé de rejoindre ma petite amie qui venait de trouver un job à Londres, d’autant plus que c’est une ville où le monde de l’événementiel est très développé, j’y suis maintenant installé depuis 5 ans.
Une fois sur Londres, j’ai d’abord travaillé en freelance pendant 1 an pour différentes agences. Puis en 2016 j’ai rejoint 2Heads Global Design, une entreprise qui fait du design et de la production événementielle avec une qualité de rendu extrêmement poussée. Ses principaux clients font partie du monde de la finance, de l’aéronautique, de la défense et des médias. Au sein de 2Heads Global Design, j’ai encore voyagé d’avantage, je travaillais sur tous les continents, à raison d’environ 2 grands voyages par mois. Mais lorsque j’étais à Londres, les trajets de près de deux heures, matin et soir, pour aller et venir au bureau ont eu raison de ma patience. Et de mon portefeuille. La facture transports s’élevant à près de £500 par mois.
J’ai donc décidé de démissionner et recommencer à travailler en Freelance, avec l’idée de me dégager du temps pour développer un « side project ». Je n’ai pas tenu longtemps, le coût de la vie à Londres étant très élevé, il me fallait retrouver un rythme et un emploi stable pour survivre.
J’ai finalement été recruté chez DesignScene chez qui j’ai travaillé plus de deux ans. C’est une agence qui a pour clients des géants de la tech et des médias, par exemple Amazon, Snapchat, ITV (l’équivalent de Canal + en Angleterre) ou encore Medialink. J’ai eu la chance de participer à de nombreux salons internationaux majeurs, notamment le CES à Vegas, Dmexco à Cologne ou encore les Cannes Lions. J’ai alors travaillé d’arrache-pied pendant 2 ans sur ces missions. Cette expérience s’est conclue avec la naissance de ma fille à Londres.
Ma petite-amie m’a demandé que l’on change de rythme : les horaires très chargés et les responsabilités grandissantes m’ont fait accumuler énormément de stress. Parallèlement, le coût de la vie à Londres lorsqu’on a un bébé est difficilement gérable, nous avons finalement décidé de rentrer en France élever notre enfant.
Depuis, je continue le travail en freelance auprès des agences londoniennes, et je consacre le reste du temps à ma famille et au projet que je développe.
Peux-tu nous parler de ton projet ?
Après toutes ces années passées à travailler aux 4 coins du monde dans l’événementiel, j’ai fait le constat que l’on jetait énormément de matériel en très bon état (mobilier, décoration, matériaux, électronique etc.). J’ai alors eu l’idée de créer une plateforme de revente de mobiliers pour toutes les agences dont les problématiques de logistique mènent à la destruction de ces biens. Je vais donc proposer une sorte d’économie circulaire autour de tout ce que les agences détruisent, ce sera une marketplace qui s’adressera aux professionnels de l’événementiel.
Un projet qui s’ancre parfaitement dans l’air du temps en permettant de limiter la quantité de déchets produits par les entreprises.
Est-ce que tu notes des différences de culture entre la France et l’Angleterre ?
Elles sont nombreuses, mais la principale différence entre Paris et Londres, c’est l’ouverture d’esprit. Ici l’esprit est plus festif, plus libéré, moins superficiel. Se retrouver le soir dans des pubs après le travail, discuter en même temps avec des financiers et des ouvriers, c’est quelque chose de culturel, difficilement envisageable à Paris, mais commun ici. L’ambiance de ces pubs (qui sont de moins en moins nombreux) est beaucoup plus chaleureuse.
Même si beaucoup de mes amis sont à Paris et que j’apprécie beaucoup cette magnifique ville, je préfère la vie londonienne. Après avoir vécu à Johannesburg, New Delhi, Libreville ou encore Rio, nulle-part je n’ai trouvé une telle effervescence.
Quels conseils donnerais-tu à un étudiant qui envisage de s’expatrier ?
Ma façon de voyager m’a été imposée par mon travail, et j’ai toujours appris très tard là où je partais peu de temps après. J’ai adoré ce mode de fonctionnement, car je partais chaque fois vers l’inconnu, sans m’y être préparé. Je lui conseillerais donc de ne pas trop se renseigner sur le pays où il va, ça permet d’arriver dans le pays sans attentes particulières, on ne risque pas d’être déçu par rapport à l’image qu’on s’était faite du pays, on prend tout ce qui est bon et moins bon en plein visage !
Je lui dirais aussi qu’il faut bien garder toute son humilité et sa curiosité, c’est la clé d’une bonne intégration !
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