Rencontre avec Pierre Manzon, jeune diplômé de KEDGE et écrivain prometteur !

1️⃣ Pour commencer, parlez-nous de votre parcours scolaire : quelles formations avez-vous suivies à KEDGE et avant d'arriver à KEDGE ?

Après mon Bac ES, j'ai suivi deux années de classe préparatoire pour ensuite intégrer KEDGE en PGE. En prépa, j'ai beaucoup progressé dans mon style d'écriture, notamment lors des dissertations philosophiques. La rigueur enseignée, aussi bien dans le fond que dans la forme, m'a permis de développer un certain style (je crois) et d'éviter les fautes grammaticales et les erreurs de construction. En devoir, nous rédigions bien-sûr à la main. La rédaction se faisait d'un jet quasi unique et déterminant. Ainsi, pour rendre un travail propre, la marge d'erreur était très limitée et chaque phrase devait être la plus pertinente possible du premier coup. Pour la rédaction d'un roman, j'écris à l'ordinateur et les possibilités de correction sont illimitées mais cette gymnastique acquise en prépa me permet de trouver les mots juste spontanément sans buter à chaque fois. En entrant à KEDGE, j'ai mis l'écriture entre parenthèses, englouti par la vie étudiante. J'écrivais seulement des textes sur mon téléphone mais aucune vraie rédaction rigoureuse.

J'ai suivi un parcours en alternance en M1 et M2 au sein du groupe Crédit Agricole Alpes Provence à Marseille avec une année en banque et une année en investissement immobilier. J'ai rencontré beaucoup de gens et cette expérience me fit descendre du petit nuage sectaire sur lequel nous étions tous en école de commerce. En M2, je suis parti cinq mois à Montréal où j'ai étudié à HEC des cours de développement d'affaires, de création de start-up, de négociation (pour l'anecdote, j'ai développé un projet d'application de rencontre avec mon colloque bruxellois). À mon retour, j'ai terminé mon alternance et j'ai quitté l'entreprise pour me lancer en indépendant dans un cabinet privé.

LINKEDIN - PIERRE MANZON

2️⃣ Racontez-nous votre parcours une fois vos études terminées : quels postes avez-vous occupés ? Qu'est-ce que ces postes vous ont appris ?

Depuis septembre 2019, j'ai travaillé en tant que conseiller en investissement dans un cabinet privé. Une appellation fumeuse pour un poste plus lucratif que passionnant. Je tergiverse beaucoup, je remets parfois tout en question, je me cherche encore, j'ai du mal à savoir qui je suis et qui je veux être. J'aimerais croire en la voie de l'écriture pour me tirer de cette tourmente infernale et éviter la grande question existentielle : qu'est-ce que je vais faire de ma vie ?

3️⃣ Quel(le) est votre projet/situation aujourd'hui ? Comment avez-vous eu l'idée et l'envie de faire ce que vous faites aujourd'hui ?

En primaire déjà, j'écrivais des poésies. J'ai toujours vu mes parents lire et mon père écrire. Je viens d'un milieu culturel et littéraire où la télé ne s'allumait que pour Arte, Roland Garros et les étapes de montagne du Tour de France. Je n'ai jamais eu envie d'écrire. J'en ai eu besoin. Je me souviens de certaines ébauches de textes disparues après une mauvaise sauvegarde et un carte mère cramée. Des textes écrits pour moi seul, comme une libération, une thérapie. En écrivant des romans, je crée des histoires et des personnages fictifs. À travers cet exercice, je réalise un gros travail sur moi-même. Je me dévoile complètement, je me découvre inconsciemment, je traduis des rêves, des souvenirs oubliés. À la fin de chaque roman, j'ai l'impression de me connaître davantage. Aujourd'hui, je ne pourrais plus me passer de l'écriture. Elle m'est devenue vitale. Les gens qui me lisent et me connaissent me demandent où je vais chercher toutes ces idées. En réalité, je l'ignore moi-même. L' inspiration est fascinante. Quand j'écris, je suis dans une bulle et tout ce qu'il y a autour disparait. Je deviens mon personnage, littéralement, je vis chaque scène. Écrire un roman demande une grande rigueur que je ne pensais pas avoir. Mais quand la passion nous tient... La rédaction nécessite une concentration extrême, une immersion totale. La satisfaction que procure la fin d'un roman est indescriptible. Je me sens vide à l'intérieur, complément essoré, nu comme un ver mais extrêmement fier. Quand je relis certains passages avec un peu de recul, je ne me souviens pas les avoir écrits. Comme si au moment où j'écrivais, j'étais plongé dans une forme d'inconscience étrange mais tellement excitante. 

Pour le troisième roman, je n'ai pas écris l'histoire autour d'une intrigue insoutenable en jouant sur le suspens. J'ai façonné treize personnages qui prennent la parole à tour de rôle, ce qui offre plusieurs points de vue sur une même relation ou sur un évènement. Au fil de l'histoire, les personnages se rencontrent et se lient de manière inespérée, hasardeuse et émouvante. Parmi ces treize personnages, des hommes, des femmes, des jeunes, des moins jeunes, tous ayant leurs plaisirs, leurs névroses, leurs malheurs et leurs sentiments. Ils nous confient les choses qu'ils n'osent dire à personne et tous nous deviennent attachants. J'ai tâché de les cerner, chacun d'entre eux, dans les moindre détails, de les comprendre avec empathie. Ils sont bien différents les uns des autres, mais quelque part, ils me ressemblent tous un peu.

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4️⃣ Quels sont vos objectifs de développement pour l'avenir ?

J'ai publié mes trois premiers romans sur Amazon via la plateforme Kindle. C'est un moyen efficace de se faire découvrir, d'obtenir ses premiers retours / avis. Tous sont bons et encourageants. Je compte envoyer le dernier manuscrit par courrier à plusieurs maisons d'édition dans l'espoir d'attirer leur attention avec un livre broché, plutôt qu'un vulgaire tas de feuilles trombonisé. Certaines maisons m'ont déjà proposé d'être édité mais il s'agissait d'une édition à compte d'auteur au prix pharamineux. Je vais également participer à des concours littéraires, comme Les Plumes Francophones, attribuant un prix du jury et un prix des lecteurs. Quoiqu'il en soit, je continuerai toujours d'écrire et d'inventer des histoires dans l'espoir qu'elles soient lues par le plus grand nombre.

5️⃣ Si vous deviez donner un conseil aux diplômés de KEDGE qui aimeraient faire comme vous, quel serait-il ?

Je pense que beaucoup de personnes ont déjà été traversées par l'envie d'écrire, mais peu d'entre elles l'ont vraiment fait. C'est un bon moyen de se libérer, d'extérioriser les choses que l'on a sur le coeur et que l'on n'ose pas confier. L'écriture est un excellent exercice quelque soit sa forme. Il peut s'agir d'un journal intime, de poèmes, de chansons, de nouvelles ou de simples pensées en vrac posées sur une feuille. Elle demande un effort incontestable, peut-être même un certain entraînement. Mais je suis persuadé de ses bénéfices, du soulagement qu'elle procure. Avant tout, il est important d'écrire pour soi et non pour plaire (bien que la rédaction d'un roman soit différente). Il faut écrire avec ses tripes, avec son coeur, avec ses propres mots, ne pas se brider et se laisser pleinement s'exprimer. Vous pouvez écrire et jeter la feuille juste après avoir terminé. Qu'importe, vous verrez.

Si je peux donner un second conseil, même si je ne suis personne pour le faire : soyez curieux. Intéressez-vous aux gens, au monde, à la nature, à l'art, au futur, à la science, à l'histoire. Cherchez constamment à vous enrichir, c'est la clé d'une vie épanouie. Ne restez pas sur vos acquis, creusez, approfondissez, allez vers l'inconnu. Ouvrez-vous aux autres, quelque soit leur milieu social, leurs origines, leur job, leurs revendications. Ils ont tous à vous apprendre. Soyez enthousiastes à de nouvelles expériences, à de nouvelles rencontres, sortez de votre zone de confort. Apprenez à vous adapter à chaque interlocuteur, à chaque situation. Vous êtes un poisson dans l'eau dans votre petite sphère, faites du monde un océan.

6️⃣ Pierre, autre chose à ajouter ?

Si vous êtes intéressés par la découverte de mon style littéraire, vous pouvez commander mon troisième roman "Sous l'oeil des poissons" disponible en version brochée et Ebook sur Amazon.fr. 

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