Retour sur la première édition des Réussites Solidaires...
Interview de Victoire, responsable de l'antenne KEDGE Alumni à Bangkok
Rencontre avec Victoire Leurent, diplômée de KEDGE Marseille en 2015. Après une première expatriation à Singapour, elle est désormais marketing manager chez Argeville à Bangkok. Elle partage avec nous son expérience à l’étranger et ses projets futurs.
Bonjour Victoire. Parlez-nous de votre parcours scolaire, quelles formations avez-vous suivi avant, pendant et après Kedge ?
J’ai fait toute ma scolarité dans la même école, à Saint Adrien à Villeneuve d’Ascq et j’ai passé un baccalauréat ES. Après je ne savais pas trop ce que je voulais faire et j’ai préféré de ne pas me fermer de porte. J’ai ainsi fait une licence de droit avec en parallèle une préparation aux concours des écoles de commerce. J’ai donc validé 2 années de droit puis j’ai choisi de m’orienter vers une école de commerce.
Je suis ainsi arrivée à Euromed, où j’ai principalement choisi des cours en spécialité marketing. J’ai aussi fait partie d’une association, Euromed’s Cup (désormais Linkedge Evénementiel). C’est une association d’événementiel ; on organisait des événements sportifs ou ludiques entre le monde de l’entreprise et les étudiants. J’ai tout d’abord fait partie du pôle communication et la seconde année, j’étais trésorière.
1 minute / 1 kedger : Victoire, responsable de l'antenne KEDGE Alumni à BangkokPubliée par Kedge Business School Alumni sur jeudi 31 mai 2018
J’ai ensuite réalisé une année de césure où j’ai choisi d’aller à l’étranger, à Shanghai, chez Auchan, en marketing. Le but de mon stage était d’établir un book produits sur les produits secs (haricots, etc.) afin d’aider les acheteurs. Je me suis ainsi rendu compte que ce secteur n’était pas celui qui m’intéressait le plus, j’ai ainsi orienté ma deuxième partie de césure vers un secteur qui m’intéressait plus.
J’ai finalement fait 6 mois de stage chez Nuxe à Paris. J’étais assistante marketing opérationnel pour la zone Europe.
Ensuite, pour terminer mon master, j’ai fait une année d’alternance chez Benefit Cosmetics (Goupe LVMH) à Paris en tant qu’assistante marketing opérationnel et Trade marketing, toujours pour la zone Europe et, je suis partie pendant un semestre en échange universitaire en Argentine, à Buenos Aires.
Expliquez-nous votre décision de vous expatrier ici à Bangkok ?
Déjà depuis mon année de césure, je savais que je ne voulais pas commencer et m’installer en France. Je me disais que si je commençais à m’installer à Paris j’aurais du mal à bouger plus tard, du coup je voulais absolument partir à l’étranger. Je n’avais pas de destination précise en tête bien que l’Asie m’attirait plus particulièrement.
J’ai orienté mes recherches dans les cosmétiques et en marketing. J’ai eu de la chance, j’ai vu une offre sur Linkedin, pour Singapour dans l’entreprise où j’étais en alternance. Après quelques entretiens, je suis donc partie à Singapour pour être Brand Executive au sein de Benefit Cosmetics.
Je ne faisais pas vraiment du marketing mais plutôt du contrôle de gestion ; je faisais les reportings pour les pays d’Asie du Sud-Est, je m’occupais d’établir les prix de vente des produits dans les différents pays et j’établissais les trackings pour les lancements de produits.
Lorsqu’on cherche un job à l’étranger je pense qu’on ne peut pas forcément avoir exactement ce que l’on veut dès le début, il faut donc savoir-faire quelques impasses sur certains critères.
Afin de rejoindre mon copain et n’étant pas tellement épanouie dans mon travail (j’adore l’entreprise mais le poste ne correspondait malheureusement pas vraiment à mon profil), j’ai recherché un nouveau poste. Après quelques recherches et beaucoup de chance, j’ai commencé en Décembre 2016 un nouveau travail à Bangkok, en tant que Marketing Manager chez Argeville. Argeville est une entreprise basée dans le berceau de la Parfumerie Française à Mougins, près de Cannes. L’entreprise compose des parfums, fabrique des matières premières et des arômes alimentaires.
Je suis en charge des présentations marketing pour la zone Asie, je dois me tenir informée des tendances en terme de parfums, d’ingrédients, de produits finis mais aussi identifier les opportunités. Je participe aussi à divers salons (In-Cosmetics à Bangkok, Cosmoprof à Hong Kong, Beauty World à Dubaï…) et nous organisons aussi des conférences à l’étranger, au mois de novembre nous étions en Corée, la semaine prochaine au Vietnam. C’est très intéressant car selon les pays, les tendances diffèrent énormément.
Le poste est très intéressant et correspond à mes attentes.
Les bureaux d'Argeville à Bangkok, où Victoire travaille depuis décembre 2016
Quelle différence voyez-vous en termes de culture dans le monde du travail entre la France et la Thaïlande ?
Ici les relations sont très hiérarchiques et il est important de ne pas faire ‘’perdre la face’’, si tu n’es pas content tu dois prendre des pincettes pour le dire mais tu ne peux pas t’énerver contre un Thaïlandais, il ne faut pas élever la voix.
Je dirai aussi que par rapport à la France, ils sont un peu moins directs, ils ne vont pas forcément dire ce qu’ils pensent, il faut leur demander pour qu’ils disent certaines choses. C’est parfois un peu embêtant et il faut le comprendre parce que si tu ne poses pas de question, tu peux passer à côté de certaines de choses.
GROUPE FACEBOOK DES KEDGERS EN THAILANDE
GROUPE LINKEDIN DES KEDGERS EN ASIE
Quelles sont vos ambitions pour le futur, par exemple où vous voyez-vous dans 5 ans ?
C’est la grosse question du moment. J’adore mon travail et la Thaïlande mais je ne me vois pas faire toute ma vie ici. Avec mon copain on pense, pourquoi pas, aller vers une autre destination. Je pense que j’aimerai bien changer complètement donc pas forcement en Asie. Nous sommes ouverts sur la question mais on est pas du tout pressés.
Après je pense que sur le long terme on rentrera en France mais pas tout de suite. En effet, en étant à l’étranger il y a beaucoup d’avantages mais aussi des inconvénients notamment le fait d’être loin de ses proches, c’est quelque chose qui me pèse un peu.
En quoi Kedge vous a aidé à développer et réaliser vos projets ?
Ce que j’ai aimé au sein de KEDGE c’est que l’on a beaucoup de liberté. Je trouve le parcours a la carte très flexible ; il nous permet d’essayer plusieurs choses et de se rendre compte ce qui nous plait et ce qui ne nous plait pas. Ce n’est pas comme un master où on serait parti pour 2 ans sans pouvoir changer le moindre cours.
C’est vraiment quelque chose de bien parce qu’en master on peut être amené à choisir une spécialité comme la finance ou le marketing sans en avoir jamais vraiment fait. Pouvoir se rendre compte à travers les cours dans un premier temps et, pouvoir changer à tout moment est donc un réel avantage.
Ensuite l’année de césure, d’ailleurs je ne comprends pas pourquoi elle n’est pas obligatoire. Quand on arrive sur le marché du travail, il faut absolument avoir fait des stages, la concurrence est rude et les stages c’est ce qui permet de se démarquer.
Pour moi, l’année de césure à KEDGE a vraiment été bénéfique, elle est importante pour orienter nos choix futurs. Par exemple, à travers mes différents stages je me suis rendue compte que le marketing me plaisait mais que la grande distribution n’était pas le secteur qui m’attirait le plus.
L’année de césure est vraiment essentielle pour acquérir de l’expérience, se tester et se rendre compte de certaines choses.
Un autre point positif de la formation de Kedge, ce sont les cours en Anglais que l’on peut choisir. Je pense même qu’il faudrait en imposer davantage. En vivant à l’étranger je me rends compte à quel point, nous les Français, nous n’avons pas la fibre linguistique… Je pense que savoir parler Anglais est important pour tous les étudiants en Ecole de Commerce. Même en restant en France, toutes les entreprises sont de plus en plus tournées vers l’international, il est ainsi important de savoir bien parler Anglais.
Avez-vous des appréhensions avant de partir à l’étranger ? Si oui, lesquelles ?
Certes j’avais des appréhensions mais je voulais vraiment partir à l’étranger, j’allais ainsi les surpasser !
Ma première appréhension était avant de partir, réussir à trouver un travail à l’étranger depuis la France… Ce n’est pas forcément facile, mais loin d’être impossible ! Je pense que de France on a l’impression que cela est hyper compliqué et qu’on ne trouvera jamais, il y a aussi beaucoup d’aprioris et quand on veut on peut, tout est possible !
Ma seconde peur était de découvrir un nouveau pays, je partais seule et je ne connaissais pas du tout Singapour. Après j’étais plutôt confiante car j’avais eu de nombreux échos positifs.
Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à un étudiant ou jeune diplômé qui envisagerait de tenter l’aventure Thaïlandaise ?
Foncez ! Si c’est ce dont vous avez envie faites-le, même si on entend beaucoup de choses sur la difficulté de trouver un travail à l’étranger. Si on s’en donne les moyens on finit toujours par trouver. Il y a plein d’entreprises françaises, la chambre de commerce, l’ambassade... Et aussi très important, le réseau ! (D’où l’importance du réseau des diplômés de Kedge…). Il ne faut pas hésiter à faire marcher son réseau. Ça fonctionne énormément comme cela à l’étranger. Sur le site internet Civiweb, ou les offres de VIE sont publiées, il y a tellement de candidats pour une offre…. Donc faire marcher son réseau pour partir à l’étranger c’est vraiment important.
Qu’est-ce que vous avez trouvé en Thaïlande que vous n’auriez pas trouvé en France ?
Moi qui vient de Lille, le soleil (rires) ! Plus sérieusement, je trouve que les gens ici ont la joie de vivre, par exemple, celui qui va faire un job pas forcément très valorisant va être souriant. Ils ont la joie de vivre et c’est vraiment agréable au quotidien.
Bangkok c’est aussi une ville qui ne dort jamais, pas vraiment jolie mais avec une atmosphère étonnante et envoutante ; ça grouille de partout, ça va dans tous les sens…
Et Bangkok est aussi une ville très sure, je n’ai jamais eu de problème et je me sens en sécurité. Je peux rentrer toute seule à 4 heures du matin, je sais qu’il ne m’arrivera rien.
EN SAVOIR PLUS SUR L'ANTENNE KEDGE ALUMNI À BANGKOK
Pouvez-vous nous parler de votre rôle de responsable d’antenne KEDGE Alumni à Bangkok ?
Lorsque je suis arrivée à Bangkok, j’ai appris qu’il n’y avait pas d’antenne alors que lorsque j’étais à Singapour, j’avais participé à un afterwork KEDGE et ça m’avait plu. C’était hyper sympa, ça m’avait permis de rencontrer de nouvelles personnes.
En arrivant à Bangkok je m’étais donc renseignée parce que je trouvais ça sympa, et on m’a dit que ça n’existait pas. Je me suis donc rapprochée de l’école et donc de Brigitte Van Roy (responsable du réseau des diplômés et de la gestion des antennes locales et internationales au sein de KEDGE BS, ndlr) et j’ai monté l’antenne, ça fait déjà un peu plus d’1 an. Le but est ainsi de permettre aux étudiants et diplômés de se rencontrer. On a fait la même école, c’est donc hyper intéressant de voir les différents profils, les différentes trajectoires que chacun a pris, etc. J’organise un afterwork tous les 3-4 mois environ dans un bar pour échanger autour d’un verre. Lors du premier afterwork il y avait beaucoup de stagiaires et d’étudiants en échange universitaire, et au fur et à mesure les gens reviennent, d’autres arrivent... Au final je trouve ça vraiment intéressant de rencontrer des Kedgers à l’autre bout du monde.
Un grand merci à tous les diplômés d'être venus et plus spécialement à Victoire Leurent, diplômée de KEDGE et...
Publiée par KAS - Kedge Asian Success sur mercredi 30 mai 2018
Interview réalisée à Bangkok par l’équipe Kedge Asian Success, composée de Romane Clerc, Cyril Colliot et Maud Ribaucourt.
PLUS D'INFORMATIONS SUR KAS ET LEURS PROCHAINES DESTINATIONS
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