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12/03/2020

Interview de Salim, un kedgeur installé à Singapour

Les étudiants du pro-act "Kedge Alumni Travel" d'Asie sont actuellement à Singapour, où ils viennent à la rencontre de nos diplômés expatriés.

  • PROMOTION : 2015
  • POSTE : South East Asia Purchasing Coordinator
  • ENTREPRISE : LEGRAND GROUP
  • DURÉE D'EXPATRIATION : 1 an et 6 mois à Singapour

 

INTERVIEW :

Présentez-vous en quelques mots :

Bonjour, je m’appelle Salim Mesri, j’ai 30 ans et vis actuellement en Asie du Sud-Est à Singapour depuis plus d’un an et demi. Je travaille pour le groupe Legrand, spécialiste mondial des infrastructures électriques et numériques du bâtiment, en tant que responsable achats pour la zone Asie du Sud-Est (Singapour, Malaisie, Indonésie, Thaïlande, Philippines, Vietnam, Birmanie et Cambodge). Mon travail consiste donc à coordonner les synergies achats entre pays et à prendre le lead sur les projets stratégiques en lien avec le Groupe.

 

Peux-tu nous parler de ta formation et pourquoi avoir choisi le Msc à Kedge ?

Après avoir obtenu mon Bac Scientifique, j’ai hésité entre deux filières car je suis un « scientifique / matheux » de profil. Pouvoir voyager était pour moi un facteur très important et j’avais le choix de continuer dans cette voie scientifique, ou alors m’orienter vers le côté business qui ouvre plus d’opportunités en termes d’exploration du monde.

J’ai donc d’abord fait un DUT GEA, puis j’ai saisi l’opportunité de faire un Erasmus en République Tchèque. Cet échange d’un an a été ma première année à l’internationale et ça m’a permis de découvrir l’Europe. C’était incroyable et honnêtement, cela a été pour moi le déclic. J’ai vraiment compris que je voulais travailler à l’international et que j’étais passionné de voyage.

Après cette expérience, je suis rentré pour faire une Licence de Management à l’IAE de Toulouse. Ensuite, j’ai continué sur le Master Achat International à Kedge Business School et un stage à Bruxelles dans les achats chez Thalys International. Le stage s’est très bien déroulé, ils ont voulu me proposer un poste mais je voulais terminer mon master. J’ai donc négocié avec l’école une année de césure où j’ai pu prolonger mon stage en CDD chez Thalys. A mon retour de Bruxelles, j’ai continué mon Master 2 en alternance chez Legrand dans les achats groupe où j’étais chef de projet « corporate travel solution ». Ma mission fut d’adresser le portefeuille voyage du Groupe qui représente quand même quelques millions d’euros.

 

 

Tu as fait des dizaines de pays, est-ce que c’était une « obligation » vis-à-vis de ton métier ou était-ce un choix ?

Je ne considère pas cela comme « une obligation », je dirais plutôt que c’était un choix voire un vrai désir dans mon cas. J’ai toujours aimé voyager et l’expérience Erasmus en République Tchèque a renforcé mon envie d’explorer. Donc forcément, lorsque j’ai eu la chance et l’opportunité d’avoir accès à des postes qui me permettaient de voyager, je les aie saisies.

Cependant, tous les voyages que j’ai pu faire n’ont pas seulement été liés à mes différents postes : j’ai également voyagé seul ou avec mes proches, notamment lors de mon Erasmus en République Tchèque où j’en ai profité pour découvrir toute l’Europe centrale (Allemagne, Slovaquie, Autriche, Hongrie, Pologne…) et lorsque j’étais à Bruxelles chez Thalys, j’ai pu faire l’Europe du Nord (Ecosse, Danemark, Amsterdam, Luxembourg, Belgique…).

J’ai ensuite intégré le groupe Legrand en France et j’ai pu réaliser quelques voyages dans le cadre de mon poste comme en Italie par exemple. Lors de mon VIE aux États-Unis, j’ai pu aller au Mexique et au Canada. Maintenant en Asie du Sud-Est, j’explore les pays de la région...

A chaque expérience professionnelle, je profite pleinement de mes opportunités et ajoute quelques voyages personnels pour découvrir les pays aux alentours.

 

 

Comment es-tu arrivé à Singapour, comment te sens-tu ici ?

Suite au VIE aux États-Unis deux choix se sont présentés à moi : rester en poste aux États-Unis ou rentrer en France pour m’occuper d’un projet à la direction achats du Groupe avec une opportunité d’aller en Asie du Sud-Est par la suite. J’ai donc fait le pari de retourner en France, après un an à travailler sur un projet d’organisation on m’a finalement proposé de partir en Asie du Sud-Est. A la base, je devais aller à Kuala Lumpur mais pour diverses raisons, la mission s’est finalement déroulée à Singapour. C’est donc dans ce cadre que je suis arrivé à Singapour.

Je me sens clairement bien ici. Je pense que Singapour est un pays que tu adores ou que tu détestes. Je fais partie de ceux qui aiment beaucoup la ville car c’est super efficace, tout est très rapide, tout est propre, tout est organisé ; tout est simple que ce soit pour l’administratif, pour se déplacer, pour manger et découvrir les alentours. L’aéroport est un bijou technologique. Je mets cinq minutes entre l’avion et le taxi lors de mes retours de voyage, car en tant que résident j’ai accès à un couloir automatisé et je n’ai pas besoin de passer l’immigration : étant très souvent en déplacement, c’est un énorme avantage.

Singapour constitue un bon équilibre selon moi car : c’est une ville à la pointe de la technologie, très multiculturelle, le climat est agréable, la nourriture est bonne, le pays est très « safe » et l’on est au centre de beaucoup de pays magnifiques plein de culture et nature à découvrir.

Cependant, je peux comprendre que le côté superficiel ou trop parfait de la ville puisse rebuter certaines personnes. Cela fait un an et demi que je suis à Singapour, et même si j’aime beaucoup la ville j’arrive au stade où même si rester deux à trois ans de plus ne me dérangerai pas, je ne suis pas contre l’idée de partir et évoluer vers un autre secteur et une autre géographie… comme pour tout au bout d’un moment on a fait le tour.

Si je devais recommander Singapour, ce serait pour une période de deux à trois ans, à moins que tu sois en famille et dans ce cas c’est différent car tu peux vraiment t’installer et offrir à ta famille un cadre de vie formidable en termes de sécurité, d’éducation et de confort de vie. Toutefois il ne faut pas se leurrer, Singapour est une ville qui a mis au cœur de son business model le fait de créer un paradis artificiel pour les personnes qui ont les moyens de se le payer. Pour les personnes qui veulent fonder une famille ici mais qui ont du mal à joindre les deux bouts, c’est plus compliqué. En revanche, si tu peux te le permettre ou que tu travailles pour un groupe qui peut aider sur la prise en charge du loyer, de la santé et de l’éducation, Singapour est la ville parfaite je trouve !

 

 

Quels sont tes projets pour l’avenir ? Est-ce que tu penses rester ici encore longtemps ?

Comme dit précédemment, cela fait maintenant un an et demi que je suis à Singapour et je souhaite finir ma deuxième année ici. De plus, « l’employment pass » fonctionne par période de deux ans. En général, au bout de ces deux années, on cherche à savoir si l’on souhaite renouveler ce visa avec son employeur actuel ou avec un autre, voire ne pas le renouveler et partir vers de nouveaux horizons. Pour moi, les deux ans à Singapour représentent une période charnière, mais à ce stade-là, je ne sais pas encore si je vais rester à Singapour ou changer de pays. Il y a un moment où l’on peut dire ce que l’on veut et j’ai été le premier à dire : « la France c’est compliqué au niveau du travail, la hiérarchie, etc… il faut aller travailler ailleurs ». Mais après avoir travaillé dans plusieurs continents, je me rends compte qu’au bout d’un certain temps, vient le moment où il y a ce manque et cet appel du retour pour te ressourcer auprès de ta famille et de tes amis. Donc je pense qu’après deux ans à Singapour, il y a des chances que je rentre… à moins que l’on me propose une opportunité qui ne se refuse pas !

 

Aurais-tu des conseils à donner aux diplômés et futurs diplômés qui souhaiteraient s’expatrier à Singapour ?

Le conseil que je souhaiterais donner de manière générale est que les choses ne sont pas gravées dans le marbre dans la vie. Il ne faut donc pas se rendre malade ave cette pression de « quel Master devrais-je faire, quelle spécialité, etc… » comme si tout le reste de notre vie en dépendait. C’est évident que si tu veux faire de la finance, un Master en finance va aider. Si tu veux faire du marketing et que tu as fait un Master en droit, cela va moins t’aider que si tu as fait un Master en marketing, mais il faut se rappeler que rien n’est gravé dans le marbre. Les opportunités ça se créer, il suffit que tu rencontres la bonne personne, qui sache apprécier ton profil et ton travail sérieux et tu vas avoir une opportunité même si ce n’est pas dans le domaine que tu as étudié. Donc il ne faut pas se mettre en tête des barrières, même s’il est très saint d’anticiper au mieux, de se donner les moyens et d’essayer de faire les bons choix pour son avenir.

Selon moi, ce qui est important c’est le savoir-être, les soft skills (curiosité, débrouillardise, écoute !) et la capacité d’apprentissage. En plus de ton parcours et de tes expériences, c’est en ayant une bonne mentalité et une attitude pragmatique et proactive au travail que tu pourras évoluer professionnellement. Le diplôme est un ticket d’accès à un réseau et aux entretiens, mais une fois dans l’entreprise, ce n’est pas ce qui va déterminer ta carrière ou ta vie.

Autre conseil que je peux donner, est qu’il est important de faire un premier repérage du pays où l’on souhaite aller s’installer et travailler. Personnellement, j’étais venu en Asie du Sud-Est avant de venir à Singapour. J’avais donc déjà exploré la zone (Kuala Lumpur, Jakarta, Singapour, Thaïlande…) dans le cadre d’un solo-trip et je savais que c’était une zone qui m’intéressait. Cela m’a même donné une idée complétement différente de ce que j’avais en tête avant de partir. J’avais lu par exemple que Singapour était une ville avec énormément de restrictions et de règles donc j’imaginais cela comme une prison à ciel ouvert puis finalement ça a plutôt été une sorte d‘oasis à ciel ouvert pour moi. Donc il faut vraiment confronter ses idées à la réalité et prendre une décision à partir de là. J’avais eu la chance de faire ce voyage donc lorsque l’on m’a dit que finalement la mission ne se déroulait pas à Kuala Lumpur mais à Singapour, ça n’a pas été un problème car je connaissais déjà les deux villes.

Autre conseil que j’aimerai partager : « Voyagez ! ». Franchement il n’y a pas besoin de faire des grandes phrases, voyagez, sortez de chez vous, lancez-vous, arrêtez de vous poser trop de questions et arrêtez de stresser pour des détails. Nous sommes dans un monde où il est très simple de voyager. Prenez un billet d’avion, allez à gauche, à droite, vous allez avoir des expériences positives et négatives mais ce qui est très important c’est que cela va vous faire grandir et avancer dans votre conception des choses. Voyager, voir le monde, parler avec les gens, s’ouvrir l’esprit sont des choses primordiales surtout dans le monde actuel. Il ne faut pas rester dans sa bulle, car il y aura potentiellement un moment où vous allez vous dire que vous auriez dû faire les choses autrement mais lorsque vous serez plus âgé, avec potentiellement plus de responsabilité, il sera peut-être plus compliqué de vous lancer.

Enfin, le dernier et plus important des conseils que je puisse donner : investissez en vous-même, voyez chaque nouvelle expérience comme une opportunité de vous enrichir sur plan personnel plus que matériel, le reste suivra !

 


 

  

Interview réalisée à Singapour par Clémence, Stivell, Estelle et Adel, étudiants du pro-act KEDGE Alumni Travel d'Asie.

 

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