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Diplômée de KEDGE et humoriste, Clotilde vous forme à la prise de parole en public
Après un début de carrière en start-up et un passage aux RH d'un cabinet de conseil, Clotilde Cavaroc (ESC 2013) lance l'Ouvre-Voix, une société de formation à l'aisance oratoire.
Bonjour Clotilde ! Pour commencer, parlez-nous de votre parcours scolaire : quelle formation avez-vous suivi à KEDGE et avant d'arriver à KEDGE ?
J'ai un parcours scolaire assez classique avec un bac ES en poche. Comme beaucoup de lycéens, je n'avais pas de projet professionnel bien défini, j'ai donc repoussé l'échéance en intégrant une classe préparatoire économique et commerciale. J'aimais les matières littéraires, les langues et je pestais contre les mathématiques. Néanmoins, je savais que ça pouvait servir, voire que c'était incontournable... Je ne voulais pas me fermer de portes. Ces deux années ont été difficiles et très intenses. J'étais intellectuellement très stimulée mais je n'avais pas un grand sens pratique et surtout, je ne savais toujours pas ce que je voulais faire plus tard. En intégrant KEDGE, j'avais énormément d'attentes. J'espérais y trouver ma voie. Si les premiers cours m'ont laissée perplexe, je me suis ensuite investie dans de nombreux projets associatifs puis, en deuxième année, les stages et les modules de 3 semaines, plus concrets, m'ont permis d'y voir plus clair. Tant qu'on ne fait pas, on ne sait pas. Un conseil : en école c'est le moment idéal pour créer, tenter des choses, se tromper, recommencer, réussir... J'ai découpé ma césure en 2 stages de 6 mois. Un en marketing produit, l'autre en ressources humaines. J'ai intégré le BDA car j'ai la fibre artistique et enfin j'ai privilégié les modules "entrepreneuriat" et "marketing". La césure m'a permis de comprendre ce que l'on allait attendre de moi sur le marché du travail, les associations m'ont permis de développer mon assurance, mon sens des responsabilités et mon goût d'entreprendre (et encore bien d'autres choses !), les travaux de groupe m'ont aidé à comprendre ma personnalité et à mettre le doigt sur mes qualités et mes axes d'amélioration au sein d'une équipe. Avec le recul aujourd'hui, des matières comme la comptabilité ou le droit me servent aussi !
Racontez-nous votre parcours une fois vos études terminées : quels postes avez vous occupés ? Qu'est-ce que ces postes vous ont appris ?
En sortie d'école, j'ai rejoint une start-up dans le e-commerce et la vente à domicile à son lancement. Je trouvais ça très stimulant de démarrer ma carrière par une page presque blanche, d'avoir une grande liberté et de pouvoir créer mon poste en quelque sorte. Et ça a été le cas. Mon périmètre a évolué avec le développement de l'activité. Je suis passée par des fonctions très différentes : développement commercial, marketing, recrutement et formation de la force de vente, logistique. A chaque fois j'ai dû faire preuve de créativité, de remise en cause (on teste, on se trompe, on recommence) et de persévérance car on met beaucoup d'énergie sans forcément avoir les résultats escomptés. Cette expérience professionnelle m'a fait prendre conscience que j'étais capable en fait. Quand tu es motivée, tu vas te donner les moyens de comprendre et de faire. Beaucoup de choses m'échappaient au début, j'avais l'impression de ne rien savoir et d'être inemployable et en fait c'était tout l'inverse parce que je me retroussais les manches. Dans une start-up de 4 personnes, il est très important de pouvoir compter sur le travail des autres. Je devais donc prouver que j'étais fiable et que j'apportais de la valeur. Malheureusement, comme beaucoup de start-up, l'idée était bonne mais la rentabilité n'était pas au rendez-vous. L'activité s'est essoufflée et nous nous sommes tous dirigés vers de nouveaux horizons. J'ai pour ma part rejoint la direction des ressources humaines d'un cabinet de conseil pour faire du recrutement (Campus Manager). J'avais aimé cet aspect de mon précédent poste et c'est un métier qui m'inspirait depuis un certain temps. Représenter son entreprise sur des salons, des forums, être ambassadeur d'une marque, mener des entretiens étaient des missions qui me correspondaient bien. Mon stage de césure en ressources humaines m'avait plu et je retournais régulièrement dans ma prépa pour faire passer les oraux blancs des concours. En outre, je voyais dans le conseil une très bonne école : excellence, méthodologie, performance sont les maîtres-mots. Et je n'ai pas été déçue ! Le niveau d'exigence demandé m'a fait progresser d'un coup : rigueur, prise de recul, précision (liste non exhaustive). On se fait challenger au quotidien. Le recrutement étant un enjeu clé pour les cabinets de conseil, autant dire que l'on a une grosse responsabilité sur les épaules ! Ce qui m'a beaucoup plu sur ce poste c'est la qualité des échanges avec mes interlocuteurs : candidats, managers, consultants, etc..., l'accompagnement des candidats dans leur processus de recrutement et tout ce qui concerne l'insertion professionnelle (coaching et formation d'étudiants en recherche de stage ou d'emploi, coaching des collaborateurs qui quittent la société, conférences sur les métiers, etc...).
Je formais aussi certains collaborateurs à l'exercice de l'entretien. J'ai alors compris que c'était là que je me sentais utile. Le jour où je n'ai plus eu le temps ni de rencontrer des candidats en entretien, ni d'animer des ateliers auprès d'étudiants et jeunes diplômés, j'ai senti qu'il fallait changer car le cœur de métier n'y était plus. En outre, j'avais un projet plus personnel qui me prenait de plus en plus de temps : la comédie.
Et oui, j'ai décidé de monter sur les planches et d'écrire des blagues ! Je fais ce que l'on appelle du "One-Woman-Show" ou du "stand-up" sous le pseudonyme de Klotilde. Pas pour rien que j'étais au BDA et à la COMU ! J'ai donc quitté mon entreprise pour monter mon activité de formation professionnelle en parallèle de ma nouvelle vie d'humoriste. Je voyais ma connaissance de l'entreprise et des techniques théâtrales comme mes futures clés de réussite dans ce domaine.
Aujourd'hui, vous vous lancez dans une nouvelle aventure et créez l'Ouvre-Voix. Expliquez-nous de quoi il s'agit.
Ayant travaillé plusieurs années en entreprise, j'ai constaté que de plus en plus de personnes accédaient à des postes très exposés où il faut prendre la parole en public sans y avoir été formées au préalable. Dans le domaine du conseil par exemple, un(e) consultant(e) peut être bloqué(e) dans son évolution professionnelle s'il/elle ne développe pas de bonnes capacités de communication. On attend de lui/elle qu'il/elle puisse manager des équipes et développer le business. En faisant le lien entre ce que j'avais observé et ce que j'étais capable de faire, il m'a semblé évident de me lancer dans cette aventure : former à l'aisance oratoire et créer L'OUVRE-VOIX. Aider les personnes à se faire entendre, à se faire comprendre pour mieux convaincre.
Pour cela, je me suis associée à un comédien metteur en scène. Notre complémentarité est ce qui fait la force de notre binôme. Au travers d’exercices individuels et collectifs, nous travaillons, ensemble ou en alternance, à l’amélioration de la communication verbale et non verbale. Les exercices proposés permettent de prendre conscience des lacunes, de les corriger, de valoriser les qualités et de construire sur celles-ci. Nous associons des exercices de théâtre permettant d’améliorer la technique (respiration, diction, placement de voix) et le lâcher prise (relaxation, expression corporelle, improvisation) avec des exercices de simulations en milieu professionnel (entretien, rendez-vous client, présentation, pitch,...). Nos formations s'adressent à toute personne devant prendre la parole en public. C'est la première fois que je me sens aussi utile et légitime dans une activité, puisqu'elle allie mes compétences en ressources humaines et mon centre d'intérêt principal : le théâtre.
Nous nous adressons principalement aux entreprises. Notre objectif pour cette année est de se faire connaître auprès de celles-ci et de les faire adhérer à notre pédagogie et à notre vision de la formation : le sur-mesure et le suivi. En dehors des entreprises, nous intervenons aussi auprès d'organismes d'éducation, d'associations et d'écoles (KEDGE est un potentiel client !).
En quoi votre scolarité à KEDGE Business School vous a aidé dans votre vie personnelle et professionnelle ?
Au sein d'une école comme KEDGE, on apprend à prendre des risques sans se faire mal on va dire ! Prendre des risques parce que l'on ose des choses, KEDGE nous responsabilise, mais les risques sont "mesurés". KEDGE nous donne les outils pour la suite, à nous de bien les utiliser ! J'ai choisi d'intégrer KEDGE parce que les associations y étaient valorisées. KEDGE mettait également l"entrepreneur" au centre de sa pédagogie.
Si vous deviez donner un conseil aux diplômés et étudiants de KEDGE qui souhaitent entreprendre ?
Donnez vous les moyens ! C'est bien de se laisser porter par moment mais les choses elles se provoquent. Concrétisez vos idées, prenez des risques ("contrôlés" l'idée n'est pas de foncer sur un projet qui n'est pas viable), faites-vous confiance. KEDGE est un bon terrain de jeu pour ça. N'attendez pas trop si vous avez l'idée car on a tous pleins d'idées et parfois les mêmes ! Faites de vos qualités des points différenciant. J'ai donné plus d'un conseil déjà alors je vais m'arrêter là.
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