Diplômé de KEDGE et Youtuber, Loïc rend l'oenologie accessible à tous !

J’ai suivi le parcours MVS – Management des Vins et Spiritueux de KEDGE Bordeaux. Pourtant à la base, cela n’avait rien d’une évidence ! Je ne viens pas d’une famille de vignerons ou de grands amateurs de vins. Chez les Geoffray, nous sommes plutôt une famille issue du monde industriel. C’est pour cela, que j’ai commencé mon parcours post Bac par un BTS Technico-Commercial. Mais je me suis rapidement rendu compte que ce n’était pas mon univers. J’ai continué en 2010 sur un Master en Management à l’ESC Clermont. C’est là, que j’ai intégré l’association d’œnologie de l’école : Cuvée Spéciale. Ma motivation première était d’apprendre le vin au cas où je devais me retrouver dans un diner d’affaires internationales. C’est cliché, mais je me disais que si j’étais le seul français à table, c’est à moi qu’allait incomber la lourde tâche de choisir le vin. C’est comme cela que je me suis pris au jeu et que j’ai construit petit à petit mes expériences professionnelles autour du vin et de l’e-commerce. La fin de ma scolarité approchant à Clermont, j’ai fait un constat assez simple : des gens talentueux avec un Master en Management intéressés par le vin, il en sort des milliers chaque année ! Je devais faire la différence et approfondir ma connaissance du marché. Le programme du MVS de KEDGE Bordeaux s’est imposé de lui-même. C’est ainsi que je l’ai rejoint en 2014.

 

Une fois mon diplôme obtenu, j’ai continué dans la même société que celle où j’avais réalisé mon apprentissage (le parcours MVS étant un diplômé réalisé en alternance) : Plugwine. Initialement, j’étais chargé de projet marketing. Sous l’égide de mon directeur commercial, je devais appliquer la politique marketing de la société : recrutement de nouveaux clients, fidélisation des anciens. Une fois mon directeur commercial parti, j’ai récupéré le pilotage de la stratégie commerciale/marketing B2C : élaboration du business plan, pilotages de plusieurs lignes de revenus. Ce fut une expérience assez incroyable, ce n’est pas dans toutes les sociétés que tu peux te retrouver à 28 ans à pouvoir piloter des budgets, fixer des objectifs tout en manageant une apprentie ! Cela m’a aussi démontré que j’étais capable de tenir face à une pression commerciale sans discontinuité (l’e-commerce c’est 24/24h et 7j/7) et cela m’a conforté dans l’idée que j’étais capable d’entreprendre. J’ai quitté la société en mai 2017 suite à une certaine lassitude et un désaccord sur la stratégie à mener. Ainsi va la vie d’entreprise.

 

 

 

Aujourd’hui, je profite d’une phase de transition professionnelle pour pousser un projet qui me tient à cœur depuis un moment, ma chaîne Youtube : Vin’Stache, l’émission qui parle de vins, présentée par un mec à la moustache. Si la chaîne n’a été lancée qu’en août 2017, l’idée germait depuis mon passage au MVS. Avec un camarade de promotion, nous étions très friands des vidéos de vulgarisation scientifique sur Youtube. Fin 2013/2014, beaucoup d’excellentes chaînes Youtube ce sont lancées sur des thèmes divers et variés : e-penser pour les sciences généralistes, dirtybiology sur la biologie, Crossed sur le cinéma et les jeux vidéos, Nota Bene sur l’histoire. Mais rien sur le vin, la plupart des vidéos étaient des vidéos de dégustations ! Or j’ai toujours trouvé ces vidéos peu intéressantes. Décrire une sensation gustative c’est très compliqué, c’est comme décrire l’odeur d’un parfum à quelqu’un qui ne l’aurait jamais senti. Pourtant, il y a tant de choses à dire sur le vin, on pourrait en parler sur l’angle économique, historique, scientifique, environnemental, etc. Après quelques essais et les premiers retours positifs d’un panel divers et variés d’une vingtaine de personnes. J’ai mis en ligne le 17 août mon premier épisode qui a pour thème : Pourquoi les Vins de Bordeaux sont-ils aussi réputés ? Sorte d’hommage à mes années KEDGE !

 

 

Faire des vidéos, c’est génial, tu découvres de nouveaux domaines que tu ne connaissais pas : la vulgarisation, la création, la prise de son, le montage… Mais c’est une activité très chronophage. Et tout aussi passionné que je suis, c’est un brin démotivant de passer 10 jours sur une vidéo pour 200 vues. Mon premier objectif est donc de créer une audience autour de l’émission. Après, Vin’Stache n’a pas forcément de vocation purement commerciale. Evidemment, on parle de vins, donc d’un produit de grande consommation. Mais c’est surtout une volonté de partager et d’aider les gens qui ne connaissent rien au vin à s’y intéresser. Car aujourd’hui, l’univers du vin est un univers ultra codifié et même assez guindé. L’objectif est donc aussi de parler de vins de manière simple, accessible et détendue.

  

KEDGE a été une expérience incroyable d’humilité. Quand tu rejoins un programme aussi prestigieux, tu as toujours tendance à te voir plus beau que tu n’es. Et puis tu rencontres des enseigneurs-chercheurs en économie du vin, des œnologues-conseils qui connaissent la composition moléculaire de nos vins ou encore des vignerons des plus grands châteaux de Bordeaux qui t’expliquent qu’à 70 ans passés, ils en apprennent encore. Alors tu respires un grand coup, tu retournes t’asseoir à ta place et tu ouvres grandes tes oreilles pour apprendre. Ensuite, c’est aussi l’application concrète d’une théorie. Quand tu es dans un Master généraliste, on t’apprend par exemple en marketing, la stratégie de marque de la marque Ford. C’est intéressant mais rarement appliqué à ton domaine professionnel. Or dans le master tout tourne autour de ton univers professionnel. Beaucoup d’exemples cités dans Vin’Stache proviennent des enseignements que j’ai reçu à KEDGE. Enfin, ma thèse professionnelle qui avait pour thème « Quel est le poids la marque pour un site internet de vente de vin B2C ? » fut cruciale pour mon émission. Le travail de recherche théorique sur des articles universitaires m’aide énormément quand je dois chercher des sources fiables pour la crédibilité de mon émission.

 

Pensez au son. C’est tout bête, mais quand on veut se lancer dans la vidéo on pense aux thèmes, à l’image, au cadrage, à la lumière. Alors qu’en réalité le plus crucial et le plus compliqué, c’est bien la prise sonore ! Ah, et puis faites le avec plaisir et passion, quelqu’un qui se lancer par pure volonté commerciale abandonnera très rapidement. Enfin, travaillez le réseau : c’est une partie que j’ai peut-être un peu trop négligé à l’époque.

 

Merci beaucoup à vous d’avoir regardé cette vidéo, j’espère qu’elle vous a plu… Ah non, on est sur une interview papier, j’avais oublié. Plus sérieusement, le succès d’une chaîne youtube va reposer sur sa viralité. Cher ami(e)s Alumni de KEDGE, si vous pouviez me faire le plaisir d’aller faire un tour sur ma chaîne et de la partager, vous feriez de moi le plus heureux des hommes.