Retour sur la première édition des Réussites Solidaires...
Découvrez le portrait de Daiane, une diplômée de KEDGE installée au Brésil
Les 5 étudiants du pro-act "KEDGE Alumni Success" sont actuellement en Amérique du Sud, où ils viennent à la rencontre de nos diplômés.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours scolaire et de votre formation à Kedge ? Dans quel cadre avez-vous étudié à Kedge ?
J’ai commencé mon doctorat en management à Sao Paulo il y a presque 4 ans déjà. Durant ma première graduation en relations internationales, j’ai eu l’occasion de choisir des cours en français. C’est à ce moment-là que j’ai eu une première approche de la France.
Puis, quand je suis arrivée dans mon Université ici au Brésil, ma directrice m’a dit qu’elle connaissait un professeur à Kedge et qu’il était possible de faire un échange, dans une Ecole en France. Je me suis dit que c’était une très bonne opportunité et que c’était très intéressant pour mon doctorat de faire une partie à l’étranger.
Pendant deux ans, j’ai beaucoup échangé avec ma directrice et j’ai partagé des informations avec elle afin de tout organiser. A la fin de ces 2 ans, en 2018, tout était enfin près et je suis partie en France, à Kedge Marseille.
J’ai beaucoup apprécié le fait de pouvoir partager avec des personnes différentes à Marseille. Des personnes avec beaucoup de connaissances, reconnues internationalement, et qui ont écrit plusieurs publications. Cela a été une très bonne expérience, j’ai pu participer à des congrès, des conférences, c’était très intéressant pour moi.
J’ai donc fait 6 mois à Kedge Marseille en échange et je suis revenue à Sao Paulo pour finir mon doctorat.
Pourquoi avez-vous décidé de partir vivre à Marseille ? Était-ce dû à une réelle envie ou était-ce dû à une opportunité que vous avez saisie ?
C’était très intéressant pour moi la France car j’ai pu découvrir un autre style de vie, les gens sont plus tranquilles en France (rires). Ce qui m’a énormément intéressé aussi, ce sont les questions sociales qui peuvent être négligées ici. L’Etat au Brésil ne participe pas autant que chez vous. Cela m’a aussi permis d’étudier mes sujets avec plus de profondeur et d’une autre manière.
Et puis je connaissais déjà des français dans la ville où j’habitais au Brésil, j’avais étudié la langue, c’est vraiment un assemblage de facteurs qui ont fait que j’ai choisis la France ainsi que Kedge.
Quelles différences distinguez-vous dans la manière de travailler entre le Brésil et la France ?
Il n’existe pas de grandes différences entre l’enseignement français et brésilien selon moi.
En revanche en doctorat au Brésil, les personnes auront tendance à penser que nous apprenons plus d’une manière pratique, en France vous pouvez beaucoup travailler la théorie.
Ici, à ma fac, il y a une grande valorisation de la richesse quantitative alors qu’à Kedge j’ai trouvé que c’était plus la richesse qualitative qui avait été valorisé.
Quels sont vos projets pour l’avenir ? Où vous voyez-vous dans 5 ans ? Dans 10 ans ?
Je perçois deux chemins. Ici au Brésil, je ne suis pas très satisfaite de la situation politique, mais je n’ai jamais pensé laisser mon pays définitivement. J’ai peut-être envie de trouver un emploi post-doctorat à l’étranger. Quand j’ai commencé mon doctorat, je pensais passer les concours au Brésil et donner des cours dans les Universités publiques. Mais malheureusement il y a un grand processus - qui va se confirmer je pense - de destruction des universités publiques au Brésil et c’est très triste.
Car vous préfèreriez donner des cours plus en public qu’en privé ?
Ici au Brésil, c’est mieux de travailler dans des universités publiques. J’ai une amie qui enseigne dans une université privée et il n’y a pas vraiment d’espace pour la richesse des connaissances. Ces écoles sont privatisées par des entreprises américaines ou le seul but est la recherche de profit
Dans ce cas présent, vous envisagez de travailler à l’étranger, c’est bien cela ?
Oui cela peut être une idée, en France ou au Canada par exemple.
De quelle manière Kedge vous a aidé à réaliser vos projets quand vous êtes venu au Brésil ensuite ?
Cela m’a ouvert l’esprit. J’ai fini mon semestre à Kedge en juin et cette expérience m’a aidé à trouver un travail. Cette expérience internationale m’a ouverte des portes, éventuellement pour travailler hors du Brésil. Cet échange m’a aidé à trouver plus d’opportunités et j’ai pu améliorer mon profil. J’ai des amis entrepreneur par exemple qui connaissent Kedge ; ils affirment que c’est une très bonne école et qu’elle a une bonne réputation.
Aviez-vous des appréhensions avant de partir ?
C’était ma première fois en Europe car je ne viens pas d’une famille très aisée. Ma mère était femme de ménage pour survivre.
Kedge a été ma première opportunité hors de l’Amérique Latine. J’apprenais le français depuis 3 ans déjà, puis j’ai développé cette langue au fur et à mesure. Sur place, j’ai fait comme d’autres français, j’ai d’abord trouvé un Airbnb (rires) et ça a été une toute nouvelle organisation pour moi. J’ai eu des peurs mais c’est normal, c’était la peur de l’inconnu.
Après l’épisode du Airbnb, j’ai trouvé une chambre d’étudiante et j’ai déménagé. J’ai été entouré, je me suis fait des amis. Ils m’ont aidé à trouver des choses moins chères afin de vivre avec pas grand choses (rires). Vu que la conversion Real Brésilien/Euro n’est pas avantageuse pour nous, c’était très cher au début.
Quels conseils pouvez-vous donner à un jeune diplômé de Kedge qui hésite à lancer sa carrière professionnelle en France ?
DÎTES BONJOUR avant toute chose (rires, rires, rires) et ne jamais parler anglais parce qu’ils n’aiment pas ça les français.
Non plus sérieusement, la France est un très bon pays pour étudier, il y a de très bonnes formations.
La connaissance n’a pas de barrières. C’est aussi quelque chose, comme je vous le disais, qu’on peut retrouver chez les professeurs : la connaissance n’est pas quelque chose de fermée. Jusqu’à maintenant, je trouve que la France est un bon pays pour quelqu’un qui veut apprendre et apporter une contribution dans la société.
Et au contraire, imaginons un étudiant français qui veut venir en Amérique Latine, que ce soit pour travailler ou étudier ?
Ici, à Sao Paulo par exemple, c’est une ville avec de grandes opportunités. Les européens sont bien accueillis. Je ne pense pas que ce soit difficile de trouver un travail. Au Brésil, la connaissance différente, venue d’ailleurs, sera bien perçue.
Y-a-t-il des usages culturels auxquels il faut faire attention comme en France ?
Non il n’y en a pas vraiment. Enfin si, une petite chose ! Par exemple, lorsque Guillaume (membre de la Team KAS) a pris contact avec moi par téléphone (Rires) ! Ici au Brésil on ne s’appelle pas, on trouve cela bizarre, on se dit « qu’est-ce que j’ai fait ? » (Rires). On parle par messages, par e-mails, par WhatsApp. Même une photo d’un contrat de divorce transférée via What’s app fait foie (Rires).
Quels sont les secteurs porteurs dans ce pays ce pays selon vous ? Il y a-t-il des postes à pouvoir pour de jeunes diplômés par exemple ?
Le service. Ici, les processus d’industrialisation sont arrivés au top vers 1980. Mais cela n’a pas marché comme en France ou aux Etats-Unis par exemple, car nous n’avons pas une économie bien structurée. Ford, l’entreprise de voiture par exemple, est parti du Brésil je crois.
La grande partie du travail au Brésil vient alors du service et des petites entreprises (80% des salariés ici travaillent en PME). Maintenant on perd beaucoup d’industries et c’est un risque, car on pourrait redevenir un pays agricole ou pire, un pays sans sécurité sociale, sans structures pour les travailleurs.
Quel est votre rôle en tant qu’Alumni ? Vous êtes passée par Kedge et vous faîtes partie de notre réseau dans le monde maintenant.
C’est une bonne expérience pour moi, c’est très intéressant. Jérémie, par exemple, gère un groupe Kedge sur les réseaux sociaux à Sao Paulo et a organisé des sorties pour que l’on se rencontre. J’ai donc pu échanger, parler travail, me faire du réseau et même obtenir des entretiens. C’est à l’image de ce que je disais précédemment, avec Kedge ici c’est facile d’organiser des rencontres, d’échanger, de se voir, ce qui n’est pas forcément le cas dans mon université.
Interview réalisée à Sao Paulo par les 5 étudiants du pro-act KEDGE Alumni Success.
EN SAVOIR PLUS SUR LE PROJET KAS
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