Promotion 1984 : 40 ans après, des retrouvailles...
Christophe, un kedger expatrié à Buenos Aires
Les 5 étudiants du pro-act "KEDGE Alumni Success" sont actuellement en Amérique du Sud, où ils viennent à la rencontre de nos diplômés.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours scolaire et de votre formation à Kedge ? Dans quel cadre avez-vous étudié à Kedge ?
J’ai intégré une classe préparatoire économique à Tarbes, j’ai réussi mes concours et intégré Kedge Euromaid à Marseille. J’ai fait un parcours très associatif à Kedge, j’étais au Bureau Des Élèves (BDE). C’était très intense, très prenant et intéressant. J’ai eu un cursus classique avec quelques spécialisations Marketing, Négociation et Vente. J’ai réalisé une année de césure durant laquelle j’étais en stage chez « Quick Silver » en France et à Londres en tant que support commercial en administration des ventes. J’ai participé à des projets de business intelligence et optimisation de processus sur le marché européen et le siège : comment rapporter l’information de manière efficace.
En Angleterre, je travaillais sur une mission particulière qui consistait à aller à la rencontre des clients anglais afin de connaitre les challenges et leurs attentes. J’ai donc écrit un grand rapport sur le « Quali-Quanti », surtout axé sur la partie commerciale. En Master 2 j’ai fait un double diplôme à l’université Belgrano à Buenos Aires.
Pourquoi avez-vous décidé de partir vivre à Buenos Aires ? Était-ce dû à une réelle envie ou était-ce dû à une opportunité que vous avez saisie ?
C’est une longue histoire. J’ai eu un premier contact avec l’Argentine durant mon Master 2 lors de la réalisation de mon double diplôme à la faculté de Buenos Aires. J’ai eu une excellente première expérience grâce à Kedge qui m’a permis de valider ma deuxième partie de double diplôme uniquement en réalisant une thèse sans revenir étudier les cours en France. J’en ai profité pour voyager et faire des rencontres durant l’année 2009. J’ai rencontré ma compagne qui l’est toujours aujourd’hui. Je suis revenu en France en 2012 où j’ai travaillé cher Hilti en tant que Chargé d’Affaires. Mais je souhaitais, avec ma compagne, retourner en Argentine, on a changé complètement de chemin.
En arrivant de nouveau à Buenos Aires j’ai eu une opportunité d’emploi chez « British American Tobacco » pendant 6 ans. J’ai quitté l’entreprise l’année dernière, j’ai eu une opportunité dans une entreprise de technologie « Red Cloud Technology » dans la partie commerciale. Je suis Business Developer Manager. Mon entreprise est une Start-Up, nous sommes 17 ici et la plus grosse partie est à Londres. C’est nouveau, il y a beaucoup de choses à faire en Argentine avec plusieurs défis technologiques surtout au niveau des moyens de paiement digitaux avec le téléphone.
Ici nous avons beaucoup de problématiques avec le liquide, dans beaucoup d’endroits il est encore impossible de payer avec la carte et l’Argentine a une volonté politique de moderniser cela pour que tous les acteurs acceptent des paiements digitaux. Nous essayons d’en profiter. Je travail dans un espace « We work » de coworking, c’est très accès technologie, nos voisins sont Amazon, Coca-Cola. L’idée est de faire du Networking, rencontrer des gens nouveaux et pourquoi pas se faire de nouveaux clients.
Quelles différences distinguez-vous dans la manière de travailler entre l’Argentine et la France ?
Bonne question. Je vais faire des généralités, le Français est très efficace et centré sur lui-même sur son travail.
Il arrive au bureau, il s’assoit, il fait ses missions du jour et il s’en va. Ici on a un aspect un peu plus social, les gens aiment être au travail, être bien dans leur peau, discuter avec les collègues. Cela peut passer pour de la fainéantise, mais pas du tout, c’est juste une histoire culturelle. Mais quand tu es français et que tu commences à travailler ici tu es un peu surpris au début. Le Français est beaucoup plus pragmatique, il ne va pas forcément faire attention à la forme, prendre des nouvelles et discuter. Ici si tu ne fais pas ça au quotidien tu ne pourras jamais rien demander d’un collègue, d’un chef ou d’un fournisseur. C’est mal poli finalement. Ce sont des codes à assimiler et on comprend vite que c’est beaucoup plus convivial et « relax » qu’en France. Après il y a toujours des exceptions, nous sommes une entreprise anglaise et les Anglais sont bien pires que les Français à ce niveau-là (rires). Ils sont encore plus froids et rigoureux, ça fait un choc avec la culture Argentine.
Mais cela ne signifie pas qu’ils sont moins efficaces, c’est juste une façon différente de voir le travail. Parfois en réunion client, on parle de foot pendant 1h ou de politique par exemple.
Quels sont vos projets pour l’avenir ? Où vous voyez-vous dans 5 ans ? Dans 10 ans ?
Personnellement, je me vois en Europe pour me rapprocher de la France, comme en Espagne à Barcelone par exemple. C’est juste une idée pour le moment. Professionnellement, je n’ai pas forcément de domaine de prédilection mais je pense rester vers le Business, le commercial, peut être sur des postes de Manager Senior ou Directeur. Je vais plutôt être guidé par mon envie de revenir et je prendrai ce qu’il se présente à moi.
De quelle manière Kedge vous a aidé à réaliser vos projets ?
Kedge est une bonne formation selon moi. D’une certaine manière, ça permet de nous confronter à la réalité du marché du travail grâce aux stages, à l’année de césure et au tissu associatif.
Cette formation te fait sortir des livres et de la Pyramide de Maslow et te fait réaliser que ta vie et ton métier passent beaucoup par les relations humaines. On peut s’accomplir en entreprise car nous savons parler aux gens et se faire du réseau. L’école m’a aidé à comprendre l’importance des relations humaines. Je trouve que Kedge est un bon sas de décompression entre les classes préparatoires ou autres formations et le monde du travail.
Aviez-vous des appréhensions avant de partir ?
Non pas vraiment. C’était mon premier voyage hors Europe pour vivre donc forcément j’avais quelques petits doutes, plus sur l’aspect opérationnel comme le logement. Mais à ton arrivée tu es bien encadré, particulièrement en arrivant en Université Partenaire, Kedge t’aide.
C’est aussi ça le charme du voyage, de découvrir sur place. Tu as juste quelques petites craintes niveau sécurité mais finalement tu vois 14 millions d’habitants qui vivent très bien ici. J’avais tellement envie de partir, ce n’était pas une obligation donc cela s’est très bien passé.
Quels conseils pouvez-vous donner à un jeune diplômé de Kedge qui hésite à lancer sa carrière professionnelle en Amérique Latine ?
Ce sont des expériences de vie en dehors de remplir une case pour valider ton diplôme. Tu apprends énormément sur toi même en dehors du parcours académique. Tu apprends vite à gérer des situations complexes aux premiers abords comme l’adaptation à la langue ; tu sors de ta zone de confort et il ne faut pas hésiter à le faire.
C’est tellement enrichissant de voyager et de découvrir autre chose que je conseille à tout le monde de faire comme moi. Ça permet de grandir réellement, on parle plus de notes et de classements, tu apprends des autres, tu fais des rencontres, tu gardes des contacts. Tout cela t’ouvre l’esprit. Quand tu sors de France tu vois ce qu’il se fait ailleurs et tu prends de la hauteur, on devrait faire ça plus souvent pour relativiser.
Quels sont les secteurs porteurs dans ce pays ce pays selon vous ? Il y a-t-il des postes à pouvoir pour de jeunes diplômés par exemple ?
Tout ce qui tourne autour de la technologie, de toute manière ce boum est mondial et ici aussi. Toutes les grosses entreprises telles que Amazon, Google font leur place petit à petit. Nous avons pleins d’opportunités de Business à ce niveau-là. L’Argentine est aussi très forte en agriculture et en industrie. En revanche, je déconseille l’import/export car la monnaie se dévalue constamment ici. C’est un marché en mouvement constant.
Qu’est-ce que vous avez trouvé ici que vous ne trouveriez pas en France ?
Au niveau professionnel, les Argentins donnent beaucoup de liberté, ils sont plus sur le laisser-faire. Il n’y a pas trop de hiérarchie ou de codes. C’est assez facile de croitre et se développer même dans les multinationales et grosses entreprises. Tu évolues plus rapidement. Au niveau personnel ou plutôt culturel, c’est la bonne énergie qui règne partout. C’est super stimulant dans mon quotidien. Buenos aires est une très belle ville à vivre, il fait beau toute l’année, tu peux voyager, surtout que en tant que Français tu as du pouvoir d’achat. On peut dire que c’est la belle vie.
Quel est votre rôle en tant qu’Alumni ? Vous êtes passée par Kedge et vous faîtes partie de notre réseau dans le monde maintenant.
L’antenne a été créé il n’y a pas très longtemps mais je trouve déjà que c’est sympa de se retrouver entre Français, entre Kedger afin d’échanger sur nos parcours. Nous faisons face à la même réalité, nous sommes à 14 milles kilomètres de France donc ça fait du bien de parler de notre pays d’origine et de parler de choses franchouillardes. Ça permet de faire du Networking et de rencontrer de nouvelles personnes.
Interview réalisée à Sao Paulo par les 5 étudiants du pro-act KEDGE Alumni Success.
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