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Un diplômé de KEDGE ouvre 200m2 d'espace de coworking à Bordeaux !
Comme si son impressionnante carrière entrepreneuriale et internationale ne suffisait pas, Joël NZALI (ESC 2005) ouvre aujourd'hui un grand espace de coworking à Bordeaux.
Bonjour Joël. Pour commencer, parlez-nous de votre parcours scolaire : quelle formation avez-vous suivi à KEDGE et avant d'arriver à KEDGE ?
J'ai eu mon baccalauréat scientifique avec un 1 an d'avance. Bien que sélectionné par de grandes prépa parisiennes, mes parents m'ont jugé trop jeune pour partir à l'époque (je vivais en Guadeloupe à 7000kms). J'ai donc fait une prépa HEC depuis la Guadeloupe avec d'excellents résultats aux concours en 2001 (21 écoles obtenues sur les 25 présentées, dont une belle place de 3e sur plus de 3000 candidats à l'ESC Montpellier par exemple). J'ai fait un tour de France des grandes écoles, mais je suis tombé amoureux de Bordeaux, la ville, son architecture et son histoire, son dynamisme. J'avais aussi été touché par l'accueil des étudiants de BEM (c'était le nom à l'époque), le multiculturalisme et l'ouverture à l'international, le fait qu'à l'époque l'Ecole comptait parmi les rares accréditées EQUIS (seulement 4 ou 5 dont les parisiennes) et la diversité de la vie associative proposée. J'ai fait un parcours de 2 ans à l'Ecole, pendant lesquels j'ai notamment été VP de l'association Extérieur Nuit (Festival Européen du Court-Métrage), membre du Conseil des Associations (Pôle Culture) et très impliqué dans pas mal d'activités. J'ai suivi une spécialité en Finances, avec une forte appétence pour la Finance d'Entreprise. J'ai fait une Césure d'un an au Luxembourg entre Juillet 2003 et Juillet 2004, qui m'a ouvert de nombreuses opportunités de travail et permis de découvrir de nouveaux horizons et modalités de travail en environnement multiculturel. J'ai terminé mes études en Décembre 2004 et j'ai commencé à travailler en Janvier 2005.
Racontez-nous votre parcours une fois vos études terminées : quels postes avez vous occupés ?
Mon parcours a été atypique mais particulièrement riche. Au sortir de KEDGE, j'ai eu l'opportunité de rejoindre une PME luxembourgeoise qui existait depuis presque 30 ans juste au moment où de nouveaux actionnaires en reprenaient le contrôle. On a réalisé un "mariage" original : ma jeunesse, mon dynamisme, mes connaissances contre leur expérience (ils n'étaient pas vraiment des gestionnaires, plus des opérationnels). Je me suis marié en Aout 2005, après avoir mis en oeuvre un Audit de performance et un plan de restructuration de l'entreprise pendant les premiers mois, qui m'a permis d'être promu de contrôleur de gestion à DAF adjoint, avec une soixantaine de personnes en responsabilité directe et indirecte, le tout dans un contexte de croissance organique (ouvertures de filiales, constitution de sociétés internes pour remplacer nos principaux fournisseurs, réorganisation des business lignes, etc..). Moins d'un an après, je me suis fait remarquer par différents acteurs économiques en participant à des conférences, des prix, des formations (Evaluateur Qualité notamment en 2006 pour le Mouvement Luxembourgeois pour la Qualité). J'ai rejoint PwC Luxembourg début 2006, qui cherchait des profils à fort potentiel pour développer une offre de conseil intégré aux PME locales. J'y ai découvert des méthodes de travail exceptionnelles, commencé à développer mon carnet d'adresses local et international tout en me confrontant aux dures réalités des grandes entreprises et des acteurs financiers. J'ai continué chez Ernst & Young Luxembourg, en touchant cette fois à l'optimisation financière et de performance également pour des administrations publiques. J'ai également eu la chance d'intervenir sur des problématiques complexes post Fusions-Acquisitions (Le Credit Lyonnais-CA à Luxembourg ou encore Arcelor-Mittal en Espagne). Mais j'avais toujours été animé par un fort désir d'entreprendre, et je m'étais fixé 2 à 3 ans pour "apprendre" dans des grands groupes avant de me lancer à mon compte. C'est ce que j'ai fait une première fois à la mi 2007, en rachetant 25% du capital d'une agence de communication locale et en lançant en parallèle la première plateforme de covoiturage transfrontalière (www.karzoo.eu) qui a d'ailleurs obtenu de nombreux prix. A la mi-2008, j'ai quitté cette agence en raison de désaccords avec les autres associés et je me suis associé à mon père pour lancer un cabinet-conseil opérant dans la Caraibe, en Europe et en Afrique. J'ai été chargé de développer la filiale italienne (Milan) de 2008 à 2010 et nous avons commencé les recrutements des premiers collaborateurs. En parallèle, nous avons lancé un fonds d'investissement luxembourgeois, puis un cabinet conseil à Londres, puis progressivement élargi notre scope d'activités pour former aujourd'hui le consortium Batsela H.G (www.bhgroup.eu), qui regroupe de nombreuses entités dont le coeur de métier est axé autour de la stratégie, l'entrepreneuriat, l'investissement et l'ingénierie financière. Nous nous spécialisons dans les mécanismes financiers alternatifs et concevons des business solutions sur-mesure pour répondre à des problématiques complexes (alliant juridique, fiscal, financier, stratégique, commercial) en environnement international (Afrique, USA, Luxembourg, Londres, Suisse, Dubai, Jakarta...). Mon parcours personnel (Cameroun, Guadeloupe, Bordeaux, Luxembourg, Italie) et mon multilinguisme m'aident beaucoup en ce sens... Depuis 2011, je me suis ré-installé à Bordeaux pour des raisons familiales et j'ai profité du dynamisme local pour ouvrir un bureau de représentation de notre cabinet conseil londonien en 2012. Je suis également actif dans l'humanitaire depuis 2013 à travers une association à but non lucratif opérant en Afrique; Enfin, l'an dernier, nous avons ouvert sur Bordeaux une "financial boutique" (société proposant à la fois du conseil en gestion de fortune, des services d'ingénierie financière et des investissements en Private Equity). Depuis lors, nous avons investi avec quelques partenaires, plus de 150k€ dans des start-up locales à fort potentiel de croissance (dont la société LES BLOUSES BLANCHES) et nous entendons continuer ainsi...
Aujourd'hui, vous vous lancez dans une nouvelle aventure...
Oui ! Ce mois de septembre, nous avons lancé un projet sympa sur Bordeaux, dans des locaux d’environ 200m2 à 3mn à pied de la gare St-Jean : un espace de coworking & de synergies, au sein duquel n’importe qui peut venir travailler de façon hyperflexible (à l’heure, à la demi-journée, à la semaine, au mois, sur plusieurs mois, etc…). Nous avons voulu profiter de l’ouverture de la LGV Bordeaux-Paris, de notre positionnement stratégique (tram, bus, hôtels, poste, banques, …) et de l’éclosion de la zone d’activités Belcier / Quai de palutade. Outre le fait d’offrir ces services de travail collaboratif avec les infrastructures classiques (accès internet, serveur de sauvegarde de données, …), nous avons innové en proposant des « carnets de 10 demi-journées » qui sont utilisables sur plusieurs semaines, mais aussi des services de commande de consommables (en partenariat avec des groupes associatifs, donc à prix très concurrentiel), de la restauration haut de gamme négociée avec des partenaires locaux à prix très attractif, l’accès à une salle de bains pour les sportifs du midi, et surtout un Club Investisseurs pour les utilisateurs de nos locaux qui sont également porteurs de projet, etc.. L'idée derrière est évidemment de créer des effets de synergies, qui soient générateurs de valeur pour nos entreprises comme pour les utilisateurs de ces espaces.
Quels sont vos objectifs de développement pour l'avenir ?
Nous travaillons actuellement à augmenter notre capacité d'investissement dans les start-ups à fort potentiel de croissance. Nous voulons pour cela nous appuyer à la fois sur notre réseau international existant de fonds d'investissements, venture capitalists et business angels, mais aussi fédérer les acteurs économiques locaux pour proposer un véritable accompagnement stratégique et financier aux porteurs de projet lorsque personne ne croit encore en eux, loin des "déclarations d'intention" et campagnes publicitaires des réseaux bancaires classiques qui restent trop souvent peu suivies d'effet. En parallèle, nous voulons dynamiser cet espace de "coworking et synergies" parce que nous savons que souvent, le succès des entrepreneurs est avant tout une question de rencontres, de réseaux et d'opportunités à saisir. Enfin, nous travaillons à la mise en place à l'horizon 2018, d'une plateforme digitale innovante, qui serait une forme de "market place" pour porteurs de projets et investisseurs, se différenciant des outils existant (bases de données d'investisseurs en ligne, sites de financement participatif, réseaux de business angels) par une approche plus proactive des investisseurs mais surtout avec des filtres de ciblage très pertinents.
En quoi votre scolarité à KEDGE Business School vous a aidé à devenir ce que vous êtes aujourd'hui, et en quoi ses enseignements vous ont aidé dans le développement de votre projet ?
KEDGE m'a évidemment énormément apporté tout au long de mon parcours professionnel. Non content de me dispenser un enseignement de qualité et transversal aux différents métiers de l'entreprise, les mises en situation lors d'exercices de simulations et le fait de m'impliquer dans des activités associatives, m'ont permis de poser les jalons de la gestion de projet et d'identifier de plus en plus clairement le type d'activités qui m'aiderait à m'épanouir. Je recommande fortement, par ailleurs, les césures et échanges internationaux, qui contribuent à nous offrir une flexibilité intellectuelle et culturelle incontournable dans tous les environnements professionnels tout en nous offrant les fondamentaux du "savoir-être" et des "soft skills" qu'on a peut-être tendance à négliger plus jeune... Je me souviens également de l'ancien directeur de l'Ecole, qui n'avait de cesse d'insister sur l'importance de maintenir notre "employabilité", par une remise en question permanente de nos acquis, savoirs, compétences, pour rester au top et adaptable dans un monde professionnel en perpétuel mutation. Sans oublier la force du réseau de KEDGE, qui apporte un véritable plus à des projets en phase de développement.
Si vous deviez donner un conseil aux diplômés de KEDGE qui aimeraient faire comme vous, quel serait-il ?
J'aime beaucoup cette phrase de Michael J. Boback :"Tous les progrès arrivent lorsque l'on sort de sa zone de confort". Alors, osez, explorez, tombez et relevez-vous. Voyagez, ne cessez jamais d'apprendre, travaillez dur, mais surtout, épanouissez-vous dans votre travail sans négliger ce qui compte le plus et qui fera que votre vie aura compté : votre famille, vos valeurs et ce que vous aurez inspiré à d'autres !
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