Jean-François Lacaux, un diplômé de KEDGE qui a changé de vie en devenant chef d'entreprise Les Mousquetaires

Après votre scolarité à KEDGE Business School, vous avez occupé un poste de Sales Manager chez Procter & Gamble. 6 ans plus tard, vous décidez de quitter ce poste pour devenir Adhérent Intermarché, au sein du Groupement Les Mousquetaires. Qu'est-ce qui vous a séduit dans cette opportunité ?

Je ne vois pas vraiment l’entrepreneuriat comme une opportunité, mais plutôt comme un projet de vie. Lorsque j’avais 17-18 ans, j’avais déjà des idées de business plans, de création d’entreprises dans des secteurs variés, mais il me manquait certainement la maturité nécessaire pour accomplir ces projets. J’avais conscience de mon besoin d’être mis à l’épreuve et d’apprendre au sein d’une grande entreprise très structurée comme Procter & Gamble. Durant 6 années, j’ai donné toute mon énergie dans ce poste tout en sachant que celui-ci n’était qu’une étape dans mon projet professionnel. J’ai vite réalisé que le secteur de la grande distribution était celui qui me correspondait le plus car je le comprenais, j’en maîtrisais les tenants et les aboutissants, et j’avais toutes les clés pour y réussir.

J’ai voulu donc me lancer dans l’entrepreneuriat en grande distribution, mais il fallait ensuite trouver l’enseigne où entreprendre. J’ai alors étudié le marché et j’ai trouvé que le meilleur retour sur investissement était proposé par Intermarché, qui par ailleurs proposait un système d’adhésion bien plus démocratique que ses concurrents. En effet, devenir adhérent Mousquetaire ne nécessite pas de parrainage ou de délais obligatoires avant de devenir décisionnaire dans le groupe. Il faut simplement avoir un projet solide, un apport financier, puis on reçoit un accompagnement, une formation, avant de finalement accéder à la gestion d’un magasin. C’est le candidat qui a le meilleur projet qui est choisi.

En tant qu'Adhérent Mousquetaire, vous êtes à la fois appelé à diriger deux Intermarché en région Parisienne, mais aussi à consacrer du temps à l'élaboration de la stratégie du groupe. En quoi ce partage de votre temps est-il enrichissant comparé à un poste de directeur salarié de grande surface?

Si je pouvais faire une métaphore, ce serait la suivante : au rugby, il y a un capitaine qui mène l’équipe sur le terrain pour gagner le match, mais il y a aussi un entraîneur dans les tribunes qui a une vision d’ensemble. Le fait d’être chef d’entreprise et de participer à la stratégie du groupe, c’est être capitaine et entraîneur à la fois ! On est sur le terrain en tant que chef d’entreprise, mais être en tiers temps nous permet aussi de prendre de la hauteur. On y prend effectivement des décisions pour le groupe, mais on y côtoie également nos homologues gérants d’autres magasins du groupe avec qui l’on partage nos problématiques et l’on s’enrichie.

Il n’existe aucun autre modèle en France où l’on est à la fois amené à piloter son entreprise et à faire évoluer quelque chose de plus grand. Chez les Mousquetaires, cela s’appelle le « Tiers temps » et cela permet un enrichissement colossal : grâce à lui, j’ai une entreprise, je la gère, mais j’ai aussi une responsabilité dans le groupe. Au début de ma carrière d’adhérent, j’étais impliqué dans le développement du parc de magasins Express sur Paris, c’était passionnant ! J’ai appris beaucoup de choses dans des domaines que je ne connaissais pas comme l’immobilier, et j’ai adoré. Aujourd’hui je suis à la Direction des Achats de l’Epicerie et décisionnaire sur un budget d’environ 1,2 milliard d’euros. Aucune autre entreprise n’aurait pu m’offrir cette expérience exceptionnelle que d’être à la fois chef d’entreprise et cadre supérieur.

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Aujourd'hui cela fait plus de 5 ans que vous avez rejoint Les Mousquetaires, qui recrutent d'autres profils comme le vôtre via le programme #ChangerDeVie. Selon vous, qu'est-ce que les futurs candidats à ce poste y ont à gagner ? En quoi rejoindre Les Mousquetaires pourrait changer leur vie ?

En choisissant de rejoindre Les Mousquetaires, le candidat prend la décision de sortir d’un « projet de carrière », car il n’est plus question de gravir des échelons, mais plutôt de choisir un « projet de vie », puisque l’on devient indépendant. Les premières années sont un véritable sacerdoce, car le magasin que l’on dirige est ouvert 6 à 7 jours sur 7. Il faut donc oublier le rythme « métro – boulot – dodo » avec des horaires convenus de 9h à 19h, pour aller vers quelque chose de beaucoup plus intense et de beaucoup plus engageant. L’adrénaline nous tient toujours en alerte et nous donne envie de nous lever tous les jours. Pour s’épanouir dans ce choix de vie, il est important de bien en comprendre tous les enjeux avant de se lancer. L’entrepreneuriat est souvent un fantasme lorsqu’on est étudiant, mais lorsqu’on y est c’est différent : s’il peut y avoir des échecs aussi bien que des réussites fulgurantes, il faut savoir construire ses réussites dans la durée …

Même si le quotidien de chef d’entreprise est exigeant, il n’y a rien de plus stimulant que de pouvoir se dire que l’on est le seul décideur de l’évolution de sa propre vie, que l’on se lève pour faire grandir l’entreprise, réussir, monter d’autres entreprises, et ainsi de suite.

C’est donc une vie haletante qui permet d’avoir des perspectives que vous n’aurez jamais en tant que salarié, raison pour laquelle je serais incapable aujourd’hui de revenir en arrière.

Avec le recul, en quoi votre scolarité à KEDGE Business School et ses enseignements vous ont aidé dans les différents postes que vous avez occupés ? En quoi un diplômé de KEDGE peut avoir les atouts nécessaires à l'occupation d'une telle responsabilité ?

Selon moi KEDGE Business School offre un parcours généraliste qui permet de toucher et avoir de bonnes bases dans tous les secteurs. Lorsqu’on est chef d’entreprise on doit savoir comment cela se passe sur le terrain, dans le commerce, dans la comptabilité, dans les RH, dans la communication, dans la logistique… il faut donc avoir une vision à 360 degrés. La scolarité que j’ai suivi à KEDGE m’a donc ouvert les yeux sur tous ces domaines essentiels. En plus de ça, j’avais choisi à l’époque une option orientée vers la création d’entreprise qui ajoutait à ma formation de base des notions de stratégie et de gestion qui m’ont également aidé.

Au-delà de ça, mon expérience dans la vie associative a été très intense à KEDGE. Sans cela, je pense que je ne serais pas aussi agile que je le suis aujourd’hui. Cette agilité est indispensable lorsqu’on est chef d’entreprise, et cette agilité s’apprend beaucoup dans la débrouille et dans des structures serrées comme l’étaient les associations étudiantes. C’était donc très formateur car il fallait être créatif au quotidien. Je place cette expérience au même niveau que celui de l’enseignement.

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